Le mardi 7 mars, un animal mort ressemblant à un loup a été découvert dans un piège sur la commune de Barjac, dans le Gard. La fédération des chasseurs du département a contacté l'Office Français de la Biodiversité (OFB) qui a dépêché des agents du service départemental du Gard sur les lieux. Le corps de l'animal a été transporté au laboratoire départemental d'analyses de Nîmes pour une autopsie et des prélèvements génétiques. Les premiers éléments de l'enquête indiquent que l'animal serait une jeune femelle loup gris.
L'autopsie, effectuée en présence des services de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) et de l'OFB, a révélé que la louve de 23 kg était en mauvaise condition physique : os calcaires, poil cassant, absence de graisse sous-cutanée et présence de ténia. Étant donné que le loup est une espèce protégée, une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les circonstances et conditions de cette capture et de la mort de l'animal.
Face à cette découverte macabre, l'association One Voice a décidé de porter plainte pour destruction d'espèce protégée. Elle dénonce sans un communiqué :
Bien que les collets soient toujours autorisés par la loi, notamment pour piéger des renards, ils n’en restent pas moins des instruments cruels. Dès lors qu’ils sont disposés dans la nature, il est impossible d’empêcher d’autres animaux d’entrer en contact avec eux (…) Les animaux qui ne meurent pas par strangulation peuvent agoniser des heures durant dans un piège à mâchoire.
Avant de conclure :
Mais soyons clairs : si la victime de cet instrument de torture s’avérait ne pas être un loup mais une chienne, ou tout autre animal, son agonie et sa souffrance auront été les mêmes. Pour elle aussi, One Voice demande justice.
La préfecture du Gard précise que l'observation d'un loup dans une zone où sa présence n'était pas connue auparavant est caractéristique du phénomène de dispersion propre à l'espèce. Les jeunes loups, mâles ou femelles, quittent en effet leur meute de naissance pour coloniser de nouveaux territoires à l'automne ou au printemps. Ces animaux peuvent parcourir des centaines de kilomètres à la recherche d'un partenaire, traversant ainsi des secteurs où l'espèce n'est pas installée.
Le loup a connu une longue histoire en France. Jadis largement répandu, il a été éradiqué au début du XXe siècle en raison de la chasse intensive et de la réduction de son habitat. Depuis les années 1990, le loup a fait un retour progressif sur le territoire français, notamment grâce à sa protection légale et à la recolonisation naturelle depuis l'Italie. Aujourd'hui, la population de loups en France est en croissance, avec environ 500 individus répartis dans diverses régions, notamment les Alpes, le Massif central et les Pyrénées. Les autorités françaises et les acteurs locaux travaillent ensemble pour assurer la coexistence entre les loups et les activités humaines, notamment l'élevage.
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