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Un homme jugé pour avoir essayé de tuer un loup en voiture

Publié le
13/10/2023

Un individu a été jugé coupable de "tentative de destruction d'une espèce protégée" lors de son comparution devant le tribunal correctionnel d'Annecy le lundi 2 octobre. Les faits à l'origine de cette condamnation remontent à mars 2023, lorsque l'accusé s'est filmé au volant de sa voiture en tentant d'écraser un loup.

L'homme a reconnu sa faute lors de l'audience, déclarant : "Aujourd'hui, j'ai bien compris la leçon". Cependant, quatre associations de protection animale étaient parties civiles dans cette affaire et ont plaidé en faveur d'une "condamnation exemplaire" en raison de la stricte protection dont bénéficie le loup en tant qu'espèce. L'avocat de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a souligné qu'il existait un véritable risque de normalisation de ce type de comportement préjudiciable pour les loups.

Le prévenu risquait jusqu'à trois ans de prison et une amende de 150 000 euros pour sa tentative de destruction de l'espèce protégée. À la fin de l'audience, sa culpabilité a été établie, et il a été condamné à effectuer un stage de citoyenneté à ses frais, ainsi qu'à verser 1 000 euros à chacune des quatre associations en réparation du préjudice moral.

Les faits se sont déroulés en mars 2023, lorsque le père de famille se rendait au travail à Giez, en Haute-Savoie, et a croisé un loup sur le bord de la route. Il a fait demi-tour pour filmer la scène avec son téléphone. Cependant, la vidéo, qui n'a pas été diffusée pendant l'audience, montre que la voiture a continué à rouler sans tentative de ralentissement ou d'évitement alors que le loup se trouvait sur la voie de gauche.

La vidéo a été partagée avec des commentaires tels que "oh putain loupé" et "ne pas transférer, les écolos ne vont pas apprécier pour la tentative de meurtre". L'un des destinataires du message a transmis les images à l'Office français de la biodiversité (OFB), qui a réussi à identifier l'auteur de la vidéo.

Il est important de noter que cette collision intentionnelle avec une espèce protégée est une première en Haute-Savoie, et elle a été soulignée comme un élément de pédagogie lors du procès. Benoît Guyonnaud, chef de service départemental adjoint de l'OFB, a commenté : "Comme l’a rappelé la présidente du tribunal, c’est important en matière de pédagogie de dire que si on tente d’écraser une espèce protégée, et bien la tentative est répréhensible."

L'accusé a contesté l'intention de tuer le loup, affirmant qu'il avait fait demi-tour pour le filmer parce que c'était la première fois qu'il en voyait un. Il a admis avoir utilisé son téléphone au volant et avoir suivi le loup avec l'appareil, mais il a nié avoir eu l'intention de le tuer, précisant qu'il n'aurait pas filmé s'il avait eu de telles intentions.

Cet incident met en lumière les enjeux liés à la protection des espèces animales menacées et soulève des questions sur la manière dont de tels cas doivent être traités par la justice. Les défenseurs de la faune sauvage insistent sur la nécessité d'une répression adéquate pour dissuader de tels comportements préjudiciables à la biodiversité.