Dans la paisible commune de Cuxac-Cabardès, située au cœur de la majestueuse montagne Noire, une affaire de maltraitance animale a récemment fait surface, grâce à l'alerte d'un voisin. Au début du mois de septembre, ce voisin, témoin de scènes de cruauté envers des chiens sur un terrain voisin, de l'autre côté de la rivière, a signalé ces abus à la gendarmerie locale.
Les autorités ont rapidement pris au sérieux cette affaire, d'autant plus qu'elles disposaient de preuves vidéo documentant les mauvais traitements infligés par le propriétaire des chiens. Le 12 septembre, les gendarmes se sont rendus sur le site de l'élevage appelé "L'élevage des Plaines" à Cuxac-Cabardès, accompagnés de représentants de l'association pour le respect du droit des animaux (Arda), dans le cadre d'une enquête préliminaire.
Sur place, la réalité était bien loin de l'image d'un "élevage familial" idyllique vanté sur la page Facebook de l'endroit. Au contraire, les enquêteurs ont découvert un environnement chaotique, caractérisé par un enclos bricolé de manière précaire, dépourvu de véritables abris pour les chiens. Roger Torrent, président de l'Arda, a déploré ces conditions de détention, qualifiées d'indignes, avec des chiens affaiblis, négligés et non soignés.
Les gendarmes ont également révélé la présence d'un élevage de chiens illégal, mettant en lumière pas moins de dix-sept infractions, allant des actes de maltraitance à l'absence totale d'autorisation pour l'exercice de cette activité.
Sous la supervision du parquet de Carcassonne, dirigé plus spécifiquement par la substitut de la procureure Agathe Charriau, les gendarmes de Cuxac-Cabardès sont intervenus une nouvelle fois sur le site de "L'élevage des Plaines" le lundi 25 septembre. Ils ont bénéficié de l'appui du peloton de surveillance et d'intervention (Psig) de Carcassonne pour garantir la sécurité de l'opération, en présence de représentants de l'Arda. L'objectif principal de cette opération était de retirer tous les chiens et chiots du site, puis de les placer en lieu sûr dans un refuge géré par l'Arda, en attendant le procès des anciens propriétaires prévu pour mai 2024.
Roger Torrent précise : "Quand on y est allé, il manquait deux chiens mais on a pu vérifier par la suite qu’ils avaient été cédés en bonne et due forme."
Au total, douze chiens et huit chiots nouvellement nés ont été saisis lors de cette opération. Parmi les races présentes, on trouve principalement des bergers australiens, des labradors, des akita américains, et même un patou qui vivait enchaîné. "Le week-end passé, six autres sont nés et nous avons encore une maman pleine. Désormais, ça nous fait une sacrée famille à nous occuper…" déclare Roger Torrent.
Les propriétaires de ces chiens sont décrits comme un couple qui aurait déjà exploité un élevage dans le Cantal. Ils se sont installés à Cuxac-Cabardès il y a environ un an, sans véritable occupation professionnelle. Cette affaire souligne l'importance de la vigilance citoyenne et de la collaboration entre les forces de l'ordre et les organisations de protection animale pour mettre fin à la maltraitance animale et veiller au bien-être des animaux.