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L'inflation menace la SPA de Haute-Vienne

Publié le
27/3/2023

La Société protectrice des animaux (SPA) de Limoges, située à Couzeix en Haute-Vienne, se trouve en grande difficulté financière en raison de l'impact de l'inflation. Accueillant plus de 2 000 animaux chaque année et employant 16 personnes, l'association est frappée de plein fouet par la hausse des charges. Si aucune solution n'est trouvée, elle pourrait fermer ses portes dès le 1er juin.

Le coût de la nourriture et des médicaments a grimpé de 40%, sans oublier la hausse des coûts de l'électricité. Le mois dernier, la facture d'électricité s'élevait à 12 000 euros, tandis que les croquettes et les médicaments ont connu une augmentation de 30 à 40 %. La situation financière de la SPA de Limoges, déjà précaire avant la crise, ne cesse de se dégrader. Le refuge, qui fait également office de fourrière départementale, accueille en moyenne 2 000 chiens et chats par an.

Guy Donnart, le président de l'association, admet que le contexte économique pèse lourdement sur la situation. Cependant, la problématique de la fourrière et la perception de la redevance versée par chaque commune adhérente sont des enjeux plus anciens. La redevance actuelle est jugée trop faible, et son versement tardif, en fin d'année, complique la gestion financière. L'association doit ainsi avancer 400 000 euros, une somme qu'elle n'a pas pour le moment. Le déficit systémique de la fourrière est estimé à environ 170 000 euros annuels.

Malgré une augmentation de la redevance d'un euro par habitant, le coût réel de la fourrière avoisine actuellement 1,50 euro, selon Guy Donnart. Les dons destinés au fonctionnement du refuge servent habituellement de tampon en attendant le versement des communes. Cependant, ces dons ont également chuté en 2022, passant de 400 à 600 000 euros les années précédentes à seulement 120 à 150 000 euros cette année. Pour la première fois en dix ans, le refuge affiche un déficit de 80 000 euros.

Assumer près de 400 000 euros de frais vétérinaires comme en 2022 et payer 30 tonnes de nourriture s'avère extrêmement compliqué pour l'association. Si aucune solution pérenne n'est trouvée, la SPA de Limoges pourrait fermer au 1er juin, entraînant le licenciement de ses 16 salariés. Les animaux devront alors être placés dans d'autres refuges ou familles d'accueil, ou risquer l'euthanasie.

Guy Donnart espère une prise de conscience des collectivités et sollicite une réunion avec les mairies pour augmenter la redevance et la percevoir dès le premier trimestre. Un courrier a été envoyé au nouveau président de l'association des maires et élus de la Haute-Vienne, et des contacts ont été établis avec la mairie de Limoges. Par ailleurs, l'association lance un appel aux dons, rappelant qu'elle n'est pas affiliée au réseau de la SPA de Paris.

En France, les refuges font face à de nombreuses difficultés, notamment en raison du nombre croissant d'animaux abandonnés chaque année. Selon les données de 2022, près de 100 000 animaux sont abandonnés annuellement. La fermeture de la SPA de Limoges mettrait davantage de pression sur les autres refuges et les familles d'accueil, qui peinent déjà à répondre aux besoins des animaux en détresse.