Anti Chasse

Le président des chasseurs de l'Eure défend la chasse

Publié le
10/4/2023

Samedi 1er avril, le président de la Fédération des chasseurs de l'Eure a prononcé un discours offensif contre les détracteurs de la chasse. Coutumier des prises de positions tranchées, Dominique Monfilliatre, le patron des 16 000 chasseurs de l'Eure, a attaqué bille en tête les écolos et les anti-chasse en général. Avant cela, il a évoqué sa passion pour la chasse et la symbiose qu'elle implique avec la nature. Garants de la régulation des espèces et de la préservation des écosystèmes, les chasseurs sont invités à devenir les ambassadeurs d'un mode de vie, "d'une passion".

La Fédération départementale doit faire face à l'explosion des coûts d'indemnisation des dégâts de gibier dans les cultures. En 2022, le prix des denrées agricoles a augmenté, ce qui a conduit à une augmentation des coûts d'indemnisation des dégâts. En deux ans, la Fédération a utilisé quasiment 700 000 € de ses réserves pour renflouer le déficit du service dégât de gibier. La Fédération a bénéficié d'une aide exceptionnelle de l'État de 290 000 € pour compenser la hausse des prix des denrées agricoles, mais cela ne suffira pas. Elle devra donc mettre en place des mesures adaptées pour limiter ces dégâts.

La chasse a ses détracteurs et les attaques ont tendance à se multiplier.

La chasse a ses détracteurs et les attaques ont tendance à se multiplier. Le sénateur LR Patrick Chaize a déposé une proposition de loi pour lutter contre les accidents de chasse, qui prévoit notamment un jour de non-chasse par département, l'obligation d'un certificat médical chaque année, une formation individuelle et la géolocalisation des chasseurs. Mais la mesure la plus stigmatisante de cette proposition, c'est l'interdiction de l'alcool. La Fédération nationale a décidé de contester devant la justice l'entreprise de dénigrement des chasseurs.

Dominique Monfilliatre a également évoqué la proposition du député écologiste Charles Fournier, qui souhaite faire interdire la chasse le dimanche pour garantir un accès sûr et tranquille à la nature pour tous les Français. Autre cible, "l'inénarrable Sandrine Rousseau", qui, selon lui, a insinué que les chasseurs appartiennent à une catégorie de population particulièrement dangereuse, intrinsèquement violente et auteurs de féminicides en puissance. Enfin, il a dénoncé les "voyous écolos" qui font passer les chasseurs "pour des enfants de chœur".

D'après les données de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), il y a eu en France 151 accidents de chasse en 2021, dont 17 mortels. Ce nombre est en baisse par rapport à l'année précédente où il y avait eu 200 accidents de chasse, dont 29 mortels. La majorité de ces accidents ont eu lieu pendant les périodes de chasse au sanglier et au grand gibier. Les causes principales des accidents sont l'erreur d'identification de l'animal, le non-respect des consignes de sécurité et le manque de formation des chasseurs.

Une des affaires les plus médiatisées en lien avec la chasse en France en 2021 a été celle de Morgan Keane. Ce jeune britannique de 25 ans a été tué par un chasseur alors qu'il coupait du bois dans son jardin. L'incident a suscité l'indignation du public et a relancé le débat sur la sécurité en matière de chasse en France.

Finalement jugé, l'homme qui a tué Morgan n'a été condamné qu'à une peine de prison avec sursis. Les amis du jeune homme ont, après sa mort, lancé un compte Instagram pour dénoncer le danger représenté par les chasseurs et l'omerta qui règne encore autour de la pratique de la chasse.