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L214 illustre le calvaire des poules élevées en batterie

Publié le
14/5/2018

Ce lundi 14 mai, l'association de protection animale L214 a publié une vidéo qui révèle les conditions dans lesquelles vivent les poules du leader français du marché de l’œuf : Matines. Elle a annoncé qu'elle publierait deux autres vidéos, jeudi et dimanche, dans la lignée de cette première. De son côté, l'exploitant affirme que la situation est "normale", et les députés bloquent toute mesure propice au bien-être animal.[caption id="attachment_52402" align="alignnone" width="713"]

poules batterie L214

Capture écran de la vidéo de l’association L214, dans un élevage de poules pondeuses situé dans la Somme - Source : L214[/caption]C'est la troisième fois que l'association L214 épingle la marque pour la même raison : elle élève des poules dans des conditions barbares et "moyenâgeuses", comme l'indique la voix-off dans la vidéo, relayée par Libération. La première fois, c'était en 2016 dans un élevage de l'Ain, puis en 2017, chez un exploitant des Côtes-d'Armor.Des corps déplumés, des plaies non soignées, des cadavres qui jonchent le sol et des animaux agonisant dans des cages, c'est le quotidien de cette exploitation de la Somme, où les images ont été tournées début avril.[caption id="attachment_52403" align="alignnone" width="684"]

poules batterie L214

Capture écran de la vidéo de l’association L214, dans un élevage de poules pondeuses situé dans la Somme - Source : L214[/caption]L'exploitant de cet élevage qui rassemble quelques 460 000 volatiles, interrogé par Libération, a indiqué que la situation était "normale" et qu'elle répondait "aux normes du bien-être animal".N'étant qu'un des 370 fournisseurs de la marque, l'on est en droit de se demander où en est la situation chez les autres éleveurs. Et c'est bien ce que L214 est déterminé à découvrir.A la suite de cette vidéo, David Cassin, directeur de la qualité chez Matines, a indiqué :

Nous avons engagé en 2017 une procédure spécifique, incluant des critères sur le bien-être animal, visant à vérifier la tenue de l’ensemble des élevages auxquels nous faisons appel. Concernant l’élevage des poules en cage, on est à la fin d’un cycle. Mais on ne peut pas arrêter du jour au lendemain.

Selon Libération, 69% des poules françaises vivraient en cage, alors que la semaine prochaine, les députés seront amenés à se prononcer sur le sujet. Comme l'indique Brigitte Gothière, co-fondatrice de L214 :

La semaine prochaine, dans le cadre de l’examen du projet de loi sur l’alimentation, les députés seront appelés à voter pour ou contre l’interdiction des élevages de poules en cage. On parle là des réalités de la vie de plus de 33 millions de poules. Cette filière est très en retard par rapport à la demande sociétale, puisque 90% des Français se déclarent opposés à cette forme d’élevage.

Le quotidien rappelle par ailleurs que de nombreux amendements proposés dans le cadre de ce projet de loi auraient pu avoir un impact positif sur le bien-être animal, mais ils ont tous été rejetés par la Commission des affaires économiques.[caption id="attachment_52404" align="alignnone" width="741"]

poules batterie L214

Capture écran de la vidéo de l’association L214, dans un élevage de poules pondeuses situé dans la Somme - Source : L214[/caption]Alors que l'Angleterre vient de voter une loi obligeant tous les abattoirs du pays à se munir de caméras de vidéosurveillance, une mesure en faveur de la transparence et du respect du bien-être animal, la France, elle, est toujours à la traîne.Si vous aussi vous êtes soucieux du sort des poules qui produisent vos œufs, sachez qu'il existe Poulehouse, une jeune start-up ambitieuse qui vient de créer un nouveau modèle de production certifié "sans souffrance animale".Si vous souhaitez agir et soutenir L214 dans sa démarche, vous pouvez le faire en cliquant ici.La vidéo de L214 :https://youtu.be/TDvPgv-Sv_U