780 taurillons ont été tués dans un abattoir près de Rodez, le 23 septembre 2022. Tout a commencé le 2 septembre 2022, comme l'explique le site d'informations France 3. Les bovins, chargés sur un navire bétailler, le Nader A, sous pavillon du Togo, ont quitté le port de Sète vers le port d'Alger, mais arrivé en Algérie, le bateau n'a pas pu décharger sa cargaison en raison de problèmes autour de la situation sanitaire des animaux.
Le Nader est alors resté bloqué dans le port d'Alger pendant deux semaines, les taurillons toujours à son bord. Il est finalement reparti vers la France, où il a également stationné pendant 24 heures dans le port de Sète, afin que les autorités évaluent leur état sanitaire, comme le veut la procédure. La préfecture de l'Hérault a expliqué :
En application d'un protocole classique de précaution sanitaire, le navire à quai a été placé par voie d'arrêté préfectoral sous le régime de mise sous surveillance, avec le déploiement de toutes les mesures de biosécurité nécessaires.
Le lendemain, les services vétérinaires ont confirmé que les animaux pouvaient être débarqués.
Les résultats des analyses et de la visite vétérinaire ne font état d’aucun signe de contamination à la fièvre aphteuse. Le rapport des vétérinaires confirme le bon état général des animaux.
Cette triste affaire a relancé la polémique autour du transport d'animaux vivants par bateau. De nombreuses associations dénoncent les conditions de vie à bord des navires et souhaiteraient une régulation plus sévère. Elles demandant notamment l'interdiction du transport vers des pays situés hors de l'Union Européenne. Judith Dei Rossi, chargée des affaires juridiques pour l'association Welfarm, dénonce :
Cette situation est surprenante. La France exporte beaucoup de bovins vers l'Algérie et depuis longtemps. Si les autorités sanitaires à Alger ont refusé la cargaison, c'est qu'ils avaient de bonnes raisons, ils avaient des doutes. Les documents vétérinaires sont les mêmes à chaque traversée, comment peut-il y avoir "une difficulté d'interprétation du statut sanitaire".
Pour l'association, le Nader A n'était qu'un « cargo-poubelle » : un rapport en date de mars avait même, selon elle, souligné une dizaine de défaillances de sécurité. Des informations démenties par les services de l'État, qui affirment que le bateau avait fait l'objet d'un contrôle avant son départ de Sète.