Protection

Des associations demandent la fin de l'expérimentation animale

Publié le
4/3/2023

La Fondation 30 Millions d'Amis, aux côtés d'autres associations, a interpelé le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche sur la question de l'expérimentation animale. En effet, aux yeux des associations, les comités d'éthique, qui entourent chaque projet d'expérimentation, ne sont pas toujours conformes à la réglementation, qui permet pourtant d'éviter la mise en place de protocoles jugés cruels pour les animaux.

Le collectif d'associations a adressé une lettre à Sylvie Retailleau, la ministre, pour lui demander d'assurer la bonne application des règles. La Fondation 30 Millions d'Amis indique :

Le collectif interpelle donc l’autorité compétente afin qu’elle puisse garantir l’indépendance et l’impartialité des comités d’éthique. Notamment, en ne délivrant pas d’agrément aux comités mono-établissement (ou en retirant/suspendant les agréments qui auraient déjà été délivrés à de tels comités). En effet, si un comité n'est rattaché qu'à un seul établissement (c'est-à-dire la structure au sein de laquelle se déroulent les recherches évaluées par le comité), son indépendance et son impartialité sont fortement compromises, puisque ses membres sont bien plus susceptibles de subir des pressions.

Le collectif exige également que la représentation de cinq « compétences », imposée par la réglementation, soit parfaitement respectée. Le rapport du Comité de Réflexion Éthique de l’Expérimentation animale a souligné que les compétences en matière de souffrance animale étaient régulièrement sous-représentées. De plus, les associations demandent un contrôle de la réalisation effective des appréciations rétrospectives, qui visent notamment à analyser l'impact d'un projet sur les animaux. Ces documents sont normalement obligatoires. Au sein de l'Union Européenne, les États membres ont même le devoir de vérifier leur rédaction, mais en France, ils ne sont pas transmis directement au ministère de l'Enseignement supérieur.

Des associations demandent plus de rigueur dans les protocoles d'expérimentation animale. (Illustration : Pixabay)

Enfin, le collectif demande à ce que le comité à l'origine du projet réponde à toutes les exigences en matière de réglementation et qu'il dispose des moyens nécessaires pour mener à bien son projet.

Au-delà du strict cadre réglementaire, le collectif s’accorde également sur le fait qu’il serait souhaitable que le ministère s’implique concrètement dans la formation permanente des membres des comités d’éthique (ce qui à ce jour n’est pas obligatoire). Notamment en matière de nouvelles approches n’utilisant pas d’animaux, d’outils pédagogiques alternatifs à l’utilisation d’animaux, de réglementation et d’éthique.

La Fondation 30 Millions d'Amis rappelle que l'immense majorité des Français est favorable à une interdiction de l'expérimentation animale. En effet, selon le sondage annuel « Les Français et le bien-être animal », publié en janvier 2023 par l'Ifop, 88 % des personnes interrogées se disent en faveur de cette interdiction. En 2021, près de deux millions d'animaux ont été utilisés dans des expériences à fin scientifique dans l'Hexagone. 60 % d'entre eux étaient des souris, suivies par les lapins et les rats.