Des animaux sauvages lâchés dans un cinéma

Dans la soirée du mardi 31 janvier 2023, la coordination rurale de la Haute-Vienne a lâché plusieurs animaux sauvages dans un cinéma de Limoges. Comme l'explique le site d'informations France 3, cette action s'est déroulée dans le cadre d'un contexte tendu autour des bassines, des retenues d'eau destinées à l'irrigation des terres et décriées par les associations environnementales. Ce soir-là, le cinéma, Le Lido, devait diffuser un documentaire sur la question, « Julien, le Marais et la libellule », suivi d'un débat avec le collectif « Bassines Non Merci Limousin ».

La coordination rurale de la Haute-Vienne, qui soutient les bassines, a décidé de perturber la diffusion en lâchant des animaux dans le hall du cinéma : un ragondin, une taupe, des souris, des pies et des pigeons... Les pauvres bêtes, affolées, ont finalement été récupérées par les pompiers, équipés de cage, et en présence de la police. Le ragondin, recueilli par la SPA, a malheureusement dû être euthanasié, en raison de ses blessures. La SPA a annoncé qu'elle porterait plainte.

La coordination rurale a revendiqué l'action, en indiquant sur sa page Facebook :

Les écolos terroristes veulent de la Biodiversité, la CR87 leur en a livré au cinéma "Le Lido" à Limoges lors de la projection du film "Julien, le marais et la libellule".

Pierrick Gouteron, président de la Coordination rurale de la Haute-Vienne, qui a participé à l'action, ajoute :

Tout ce qu'on demande c'est de pouvoir être libre de travailler chez nous, de stocker de l'eau hivernale pour pouvoir s'en servir l'été, par rapport aux épisodes caniculaires qu'on peut subir tous les étés sur nos exploitations. Et aujourd'hui, ça voudrait dire que si on les laisse faire, ils veulent nous infliger leur façon de vivre, de travailler sans savoir si ça nous convient. Je pense qu'on connaît mieux notre métier qu'eux, ils n'ont qu'à nous laisser faire et tout ira bien.

Martine Laplante, représentante des Amis de la Terre dans le Collectif Bassines non Merci Limousin, s'insurge :

Le collectif vient de se monter en annonçant très clairement qu'il n'est pas là pour empêcher les agriculteurs d'irriguer, mais pour discuter des usages de l'eau dans un contexte de changement climatique. Il n'y a pas de parti pris particulier contre l'agriculture et je trouve dommage qu'ils refusent le débat.