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Chasse en France : Un bilan alarmant

Publié le
1/9/2023

Des pertes humaines, des vies fauchées à répétition, c'est le bilan tragique qui émerge de l'activité de chasse en France. Les chiffres alarmants pour la saison 2022-2023 sont éloquents : 45 millions d'animaux abattus, 78 accidents déplorables et 6 décès humains. Cette réalité sinistre, année après année, met en évidence les conséquences mortelles de ce loisir, alors que la diversité biologique s'amenuise sous nos yeux. Pendant que la nature est monopolisée par un groupe restreint d'individus armés, il est clair que des mesures timides ne suffisent plus. La nécessité d'une refonte radicale de la pratique de la chasse se fait pressante.

Un événement marquant remonte au 2 décembre 2020 : Morgan Keane, 25 ans, trouva la mort par une balle perdue tandis qu'il coupait du bois sur sa propriété. Ce tragique accident aurait pu rester enfoui dans les pages des faits divers, mais grâce à la persévérance des proches de la victime, le tireur et le responsable de la battue furent condamnés. Néanmoins, derrière cette condamnation se cachent de nombreuses affaires qui restent impunies. Ce cas, loin d'être isolé, révèle une activité génératrice de danger pour les humains, les animaux et l'écosystème tout entier. Il pointe également du doigt l'absence flagrante de volonté de la part des autorités publiques pour contrer un petit groupe d'individus qui impose sa propre loi.

La chasse, en tant que loisir, révèle une dualité sinistre : elle récolte la mort. Chaque année, près de 45 millions d'animaux sauvages perdent la vie dans des circonstances atroces. Leur sort est scellé par des opérations de chasse systématiques, des dérogations permettant l'abattage de blaireaux hors saison, ou encore par le classement "ESOD" qui permet de tuer de nombreuses espèces tout au long de l'année, sans restriction. Les animaux de compagnie ne sont pas épargnés, tombant dans les pièges qui jalonnent les campagnes, parfois abattus sous les yeux de leurs propriétaires pour avoir perturbé les chasseurs dans leur quête sanglante.

Mais ce sont aussi les humains qui paient le prix. Six individus ont perdu la vie au cours de cette année. De manière étrangement macabre, les représentants du milieu cynégétique semblent presque satisfaits de ces décès, bien que les victimes soient elles-mêmes des chasseurs. Ces morts s'ajoutent à une longue liste de drames qui ont secoué l'opinion publique ces dernières années : du cycliste britannique tué en Haute-Savoie à la randonneuse de 25 ans victime d'une adolescente de 17 ans, en passant par Joël Viard, abattu en conduisant sa voiture.

Ces vies volées alimentent un sinistre divertissement pour une minorité. Face à cette réalité catastrophique, on aurait pu espérer une évolution positive, notamment après l'audition par la mission sénatoriale sur la sécurité de la chasse et le succès de la pétition lancée par le collectif "Un Jour Un Chasseur". Pourtant, le gouvernement n'a pas répondu à la hauteur de l'urgence. Les réformes proposées semblent dérisoires face à l'ampleur du désastre.

La formation des chasseurs, par exemple, se révèle être un simulacre. Des enquêtes ont mis en lumière des lacunes flagrantes dans l'obtention du permis de chasse. De plus, les chasseurs eux-mêmes s'opposent farouchement à des propositions raisonnables pour limiter les risques de décès, comme des contrôles annuels de la vision ou des interdictions de chasse les week-ends et pendant les vacances scolaires. Les mesures mises en avant par le gouvernement, comme la limite d'alcoolémie, sont bien en deçà de ce qui aurait dû être mis en place depuis des décennies.

L'inaction face à ces manquements en matière de sécurité met en lumière l'influence puissante du lobby de la chasse. Ce lobby semble bénéficier du soutien du président de la République lui-même, comme en témoigne sa pose fière devant un tableau de chasse à Chambord pour son quarantième anniversaire. Les aveux de Thierry Coste, l'un des membres influents de ce lobby, dévoilent sans détour l'ampleur de leur lobbying agressif et assumé. Les représentants de la chasse oscillent entre scepticisme climatique et excitation morbide à l'idée de tuer des animaux. Leur influence s'étend jusqu'à la publication de tribunes où ils peuvent répandre leurs idées mortifères.

Face à cette situation, une écrasante majorité de Français (87 % selon un sondage IPSOS/One Voice de septembre 2022) reconnaît que la chasse pose des problèmes de sécurité. Les chiffres des décès chaque année en sont une preuve irréfutable. Il est impératif de s'attaquer aux racines de ce danger mortel et d'exiger avec urgence une réforme radicale de la chasse. Le temps est venu de mettre fin à cette spirale de mort et de préserver la vie humaine, animale et l'intégrité de l'environnement.