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À Béziers, la corrida fait face à une montée de contestation

Publié le
15/8/2023

Une manifestation anticorrida a eu lieu dans le centre de la ville de Béziers ce dimanche. Des centaines de personnes, exactement entre 150 et 200, ont pris les rues de Béziers. Tous ont répondu à l'appel de l'association Colbac, acronyme de Comité de liaison biterrois pour l’abolition de la corrida. Ces protestataires se sont rencontrés à 15h, et une heure plus tard, leur marche a commencé. La police les escortait, pour assurer leur sécurité pendant la feria, période où la ville vibre au rythme de la tauromachie. Pendant leur marche, les slogans tels que "torture", "tu ne tueras point" et "Oui à la fête, non à la corrida" ont résonné. Des slogans qui n'ont pas manqué d'irriter les fervents défenseurs de la corrida présents dans la ville.

Un visage connu était parmi les manifestants : Aymeric Caron, député LFI. L'année dernière, Caron avait essayé de changer le Code pénal concernant la maltraitance animale. Son objectif était d'inclure les corridas. Malheureusement, sa proposition avait été retirée face à une forte opposition. Cependant, ce dimanche, le député a réaffirmé sa détermination :"Ce n’est pas parce que la proposition de loi n’a pas pu aller au bout en novembre dernier qu’on laisse tomber, pas du tout !"

Caron a souligné qu'il planchait sur une nouvelle proposition de loi, cette fois-ci transpartisane. Son espoir est de réunir des députés de différents groupes de l'Assemblée pour soutenir ce projet.

Il rappelle que la corrida est déjà techniquement interdite sur 95% du territoire français. Seules quelques exceptions permettent à certaines municipalités d'organiser de telles manifestations.

"Les Français aujourd’hui réclament que nous, les députés, mettions fin à cette exception dans la loi.", insiste Caron.

En parallèle, la corrida semble reprendre des couleurs à Béziers. Le samedi précédent, 10 000 spectateurs ont afflué vers les arènes pour célébrer Sébastien Castella, le torero français le plus reconnu de sa génération. D'après l’Union des villes taurines de France, la fréquentation des corridas a augmenté de 20% par rapport à 2019, l'année avant la pandémie.

Est-ce que l'opposition fervente de personnes comme Caron a ravivé un intérêt pour la corrida? Pour Caron, la réponse est non. Il qualifie ces chiffres d'"absurdes" et reste optimiste quant à l'avenir : "La corrida va de plus en plus mal et tant mieux, on s'en réjouit ! Elle va mourir, elle va disparaître."

Alors que la corrida continue de diviser, la mobilisation grandissante des anti-corridas, associée aux efforts législatifs, pourrait signifier un tournant pour cette tradition séculaire en France. Est-ce que la France rejoindra les nombreux pays qui ont déjà interdit cette pratique ? Seul l'avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : le débat est loin d'être terminé.