Protection

Un loup solitaire menacé dans le Lot

Publié le
28/3/2023

L'Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) s'inquiète du sort réservé au seul loup présent dans le département du Lot, menacé par des tirs de défense. Afin de suspendre immédiatement ces tirs autorisés par la préfecture, l'association a saisi en urgence le tribunal administratif de Toulouse. L'audience s'est tenue le 20 mars dernier.

Le loup, une espèce vulnérable et menacée, compte seulement 921 individus répartis sur l'ensemble du territoire français. Bien que protégé, des dérogations permettent son abattage en cas d'attaques répétées. sur des élevages, sous certaines conditions. Marion Fargier, juriste pour l'ASPAS, estime que ce n'est pas le cas dans le Lot, où les mesures de protection mises en place sont insuffisantes.

Nous avons saisi le tribunal administratif de Toulouse pour contester 13 arrêtés de la préfète du Lot qui autorise 13 éleveurs à effectuer des tirs de défense contre le loup. C'est la première fois que nous le faisons dans le Lot. En effet la présence du loup dans ce département est très récente. Les éleveurs de ce territoire n'étaient pas préparés à ces attaques, il y a eu peu d'anticipation, ils n'étaient pas protégés. L'arrivée d'un prédateur fait toujours beaucoup de dégâts.

Les tirs de défense ne peuvent en effet être autorisés que si les dispositifs de protection mis en place ont échoué, ce qui n'est pas le cas ici puisqu'ils n'existent tout simplement pas. Depuis environ un an et demi, 80 attaques attribuées au loup ont été recensées dans le département, causant des difficultés pour de nombreux éleveurs. L'ASPAS soutient cependant que les tirs de défense ne constituent pas une solution à ce problème.

Le comité départemental loup, réuni le 7 février en présence de la préfète du Lot Mireille Larrède et du préfet référent du plan national loup Jean-Paul Célet, a fait le bilan des attaques sur le bétail. En 2022, le loup solitaire, qui est en réalité une louve, a attaqué 220 brebis : cent en sont mortes. Ces attaques ont provoqué une vive émotion et inquiètent les éleveurs de la région. Toutefois, pour les associations de défense des animaux sauvages, les tirs de défense ne constituent pas une solution pérenne et mettent en péril la survie de l'espèce dans l'Hexagone. Marion Fargier rappelle :

Le loup est une espèce vulnérable et menacée. On ne compte que 921 individus sur toute la France, c'est une espèce strictement protégée, son tir est interdit mais il existe des dérogations quand il y a des atteintes aux élevages.

Depuis le retour de l'animal dans l'Hexagone, au cours des années 90, la cohabitation entre le loup et l'éleveur se révèle difficile. Certains, opposés à la présence de ce prédateur, réclament des mesures radicales et son éradication pure et simple.