Un chien tué à coups de couteau en pleine rue à Nevers

"S’il n’avait pas été abattu, il aurait fait un carnage. Il s’en serait pris à d’autres personnes. Peut-être des enfants." Ces mots d'un témoin reflètent la gravité de la situation. L'American Staffordshire Terrier, connu pour sa puissance et son caractère parfois difficile à maîtriser, a attaqué sans discernement, laissant les riverains effrayés et désespérés.

Murielle, 71 ans, qui habite la rue de la Barre, raconte : "Comme tous les matins, je suis sortie pour faire mes courses et acheter le journal avec Cookies, mon Shih Tzu croisé Fox-terrier." À proximité, Alexis, 24 ans, sortait Rayco, un American Staffordshire Terrier qu'il gardait pour des voisins absents.

À la vue de Cookies, Rayco a tiré violemment sur sa laisse pour s'en prendre au petit chien. "Il lui a sauté dessus, l’a attrapé dans sa gueule et secoué", se remémore Murielle, les larmes aux yeux. Les tentatives pour maîtriser Rayco ont échoué, et le chien a fini par mordre Murielle à la main.

"Le 'Staff' était complètement fou", déclare Isabelle, la mère d’Alexis.

Malgré les efforts des passants pour intervenir, Rayco a continué à attaquer. "Nous ne savions pas quoi faire", sanglote Isabelle, qui a également été blessée dans la mêlée.

"Rentre-le ou je le tue !"

La situation s'est aggravée lorsque Rayco a brisé sa laisse et attaqué un bulldog dans la rue. Un riverain, armé d'un couteau, a décidé d'intervenir pour protéger les autres. "Un homme est descendu de son appartement avec un couteau et a crié : 'Rentre-le ou je le tue !'", raconte Isabelle. Lorsque Rayco a attaqué le bulldog, le riverain l'a poignardé à plusieurs reprises. Le chien s'est écroulé, vraisemblablement touché en plein cœur.

Alain, 80 ans, un témoin de la scène, se souvient : "Nous étions quatre à essayer de les séparer. J’étais prêt à aller chercher une barre de fer chez moi." L'attaque a pris fin brutalement, mais la rue de la Barre a été marquée par ce tragique événement.

Une famille dévastée

Rentrée à Nevers dimanche 16 juin, Cassandra, la propriétaire de Rayco, est inconsolable. "On l’a tué de sang-froid. On lui a donné des coups de couteau, de bâton et même de marteau", pleure-t-elle. Cassandra décrit Rayco comme un chien joueur qui avait grandi avec son fils de 4 ans. Elle attribue le comportement de son chien à la panique engendrée par la foule.

Installée dans la rue de la Barre depuis seulement six mois, Cassandra demande justice pour son animal et exige que le "meurtrier" de son chien "paye pour le mal fait". Elle souhaite également sensibiliser les autres propriétaires de chiens à la nécessité de maîtriser leurs animaux pour éviter de telles tragédies.

L'incident a suscité des réactions diverses parmi les habitants de Nevers. Certains comprennent l'acte désespéré du riverain pour protéger le quartier, tandis que d'autres partagent la douleur de Cassandra et demandent une enquête approfondie. Les autorités locales sont désormais confrontées à la tâche délicate de gérer les retombées de cet incident et de garantir la sécurité publique.

Les experts en comportement animal soulignent l'importance d'une formation adéquate pour les propriétaires de races de chiens potentiellement dangereuses.

"Les chiens comme les American Staffordshire Terriers peuvent être des animaux de compagnie loyaux et aimants, mais ils nécessitent une socialisation et une éducation rigoureuses", explique un vétérinaire local.

La mort de Rayco a profondément marqué la communauté de Nevers, et il est impératif de tirer des leçons de cette tragédie pour prévenir de futurs incidents. En attendant, la famille de Cassandra pleure la perte de leur compagnon, et la rue de la Barre porte les cicatrices d'un jour sombre.