Le tribunal de Senlis (Oise) a rendu son verdict lundi dans l'affaire de la traque d'un cerf jusqu'en gare de Chantilly, condamnant un ex-maître d'équipage et une association de vénerie à des amendes respectives de 1.000 et 10.000 euros pour "mise en danger de la vie d'autrui". Le piqueux, responsable de la conduite des chiens, a quant à lui écopé d'une amende de 1.000 euros dont 500 euros avec sursis.
Les faits remontent au 12 janvier 2021, lorsque le cerf, poursuivi par les chiens et l'équipage du Rallye des trois Forêts, s'est retrouvé sur les voies de la gare de Chantilly. Le trafic a été interrompu pendant deux heures et les voyageurs ont dû être évacués de la gare SNCF.
Après une poursuite de près de deux heures, le cerf épuisé était sur le point d'être tué par le piqueux. Cependant, dans un ultime regain de vigueur, l'animal est reparti en direction de la ville, passant près d'un lycée avant de rejoindre la gare, avec les chiens à sa poursuite.
Finalement, les gendarmes, les sapeurs-pompiers et un vétérinaire ont réussi à sortir le cerf des voies après l'avoir anesthésié. Cependant, l'association de vénerie, son président, l'ex-maître d'équipage et le piqueux ont été relaxés des chefs d'"entrave à la circulation d'un train" et d'"introduction d'un animal dans une partie de la voie ferrée".
L'avocate de l'association a réagi à la décision en affirmant que la chasse à courre est autorisée en France et que cette décision remettrait en cause cette pratique. L'association, l'ex-maître d'équipage et le piqueux ont décidé de faire appel.
L'association Abolissons la vénerie aujourd'hui (Ava) a commenté cette affaire en soulignant que de tels incidents mettant en danger autrui se produisent régulièrement et appellent à une action du pouvoir politique pour y mettre fin.
Le procureur avait dénoncé le comportement de chasse, affirmant que la poursuite d'un cerf pesant entre 200 et 250 kg et capable de courir à 80 km/h aux abords d'un lycée était inacceptable. Il avait requis des amendes avec sursis pour le piqueux et l'ex-maître d'équipage, ainsi qu'une amende totale de 11.500 euros pour l'association.