Jeudi 23 février 2023, un homme, originaire de Nantiat, en Haute-Vienne, a comparu devant le tribunal correctionnel de Limoges, pour avoir détenu, de manière parfaitement illégale, des dizaines de chardonnerets élégants, pourtant classés comme une espèce protégée. Selon les informations du site France 3, les animaux étaient enfermés dans des cages insalubres et jonchées d'excréments.
Le prévenu utilisait des méthodes de piégeage cruelles, qui ont blessé et mutilé plusieurs oiseaux. Lors de la saisie par l'Office français de la biodiversité, certains chardonnerets ont hélas été retrouvés morts. Philippe Goursaud, chef du service départemental de la Haute-Vienne pour l'Office Français de la Biodiversité, dénonce :
J'ai pu observer des oiseaux en grande souffrance, voire en phase terminale à cause des traitements reçus lors de la capture et des conditions de détention.
Sur les 60 oiseaux saisis, seuls 53 ont pu être confiés au centre de soins SOS Faune Sauvage. Hélas, une grande partie d'entre eux a finalement succombé aux blessures et au stress infligés par leur détention. Aurélie Gontier responsable de l'association SOS Faune Sauvage, explique :
Comme ils vivaient dans des cages jonchées d'excréments, que les graines qu'ils mangeaient étaient mélangées à ces excréments, ils étaient, pour l'immense majorité, atteints d'une maladie parasitaire mortelle et contagieuse. D'autre part, beaucoup d'entre eux avaient des pattes luxées, des ailes cassées à cause du piégeage et certains avaient de la gale aux pattes.
Quinze oiseaux seulement ont pu être sauvés. Ils ont été relâchés quatre mois plus tard. Les populations de chardonnerets élégants sont en chute libre en France. D'après Antoine Gatet, vice-président de France Nature Environnement, elles ont baissé de 60 % en 2002 et 2019. Le chardonneret continue hélas d'être victime de braconnage, en raison de sa beauté et de son chant. Il est même parfois utilisé pour opérer des hybridations avec des canaris, dans le but de créer des oiseaux aux plumages multicolores ensuite revendus illégalement.
Hélas, le chardonneret élégant n'est pas le seul oiseau victime de braconnage en France. Philippe Goursaud rappelle :
Mésanges, verdiers, bouvreuils, font également l'objet de braconnage et de trafic chez nous. Mais dans le département, cela fait partie de nos affaires prioritaires dans le cadre de la police judiciaire de l'environnement, et nous serons intraitables.
Le braconnier risque jusqu'à 150 000 euros d'amende et 3 ans de prison.