Présidentielles 2022 : l'importance des chasseurs

Les élections présidentielles se tiendront le 10 et le 24 avril 2022. Si les questions de sécurité et de santé seront bien évidemment au cours des débats, une autre risque de s'inviter également : celle de la chasse. Depuis très longtemps, les chasseurs sont un électorat courtisé par les candidats, comme l'explique le site d'informations BFMTV.
L'électorat chasseur, composé de 4 millions de voix potentielles (et d'un million de pratiquants actifs détenteurs d'un permis de chasse), n'est bien entendu pas monolithique. S'il a tendance à pencher à droite, on notera malgré tout que 16,7 % des chasseurs ont voté pour le candidat de La France Insoumise, Jean-Luc Mélanchon, au premier tout des élections présidentielles de 2017. C'est cependant à Marine Le Pen que la majorité des voix des chasseurs du premier tour est allée (26 % contre une moyenne des Français à 21,3 %), suivie par Emmanuel Macron (25 %) et François Fillon (24,7 %).

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Emmanuel Macron a beaucoup courtisé les chasseurs au cours de son quinquennat. En 2017, toujours candidat, il se déclarait déjà en faveur de la réouverture des chasses présidentielles. Il avait même annoncé qu'il "serait le président qui développera la chasse" et que les chasseurs "pourront toujours compter sur lui". Willy Schraen, le président de la Fédération Nationale de Chasse, avait à l'époque déclaré :

Aucun président ne l'avait jamais fait, le geste était quand même très fort.

Les chasseurs sont également très présents à l'Assemblée Nationale. 69 élus font partie du groupe d'étude Chasse et pêche, tandis que 125 autres appartiennent à celui Chasse, pêche et territoire. Enfin, le groupe Enjeux et ruralité regroupe 167 élus. Alain Péréa, député La République en Marche et co-président du groupe, explique :

Il n'y a pas que des chasseurs ni des pro-chasse. La chasse est profondément ancrée dans les territoires. Les députés qui sont proches de leur territoire s'intéressent au sujet chasse.

Thierry Coste, proche d'Emmanuel Macron et conseiller politique de la FNC, est revenu sur les propos du candidat écologique Yannick Jadot, qui avait annoncé vouloir interdire la chasse le weekend et pendant les vacances.

C'est redevenu un sujet très politique. Je pense que Jadot, volontairement ou pas, a provoqué une réaction assez forte. Aujourd'hui, il n'y a pas de candidat chasseur mais il va y avoir une mobilisation, à la fois de ceux qui sont pour et ceux qui sont contre.

^{Source : Pixabay}

Que pensent les Français de la chasse ? Selon un sondage Ipsos en date de septembre 2021, seul 1 Français sur 5 soutient la pratique de la chasse. Pourquoi un tel attrait des politiques pour les chasseurs ? Willy Schraen donne une partie de la réponse : l'électorat chasseur se déplace pour aller voter, contrairement à d'autres franges de la population. Dans ces conditions, les voix sont particulièrement intéressantes à capter.
Si la droite défend traditionnellement la chasse, la réalité dans ses rangs est plus contrastée. Marine Le Pen, qui s'est elle-même prononcée contre l'interdiction de la chasse, a cependant précisé que certaines pratiques de chasse traditionnelle et de chasse à courre "la heurtaient". À gauche, les avis ne sont pas non plus aussi tranchés qu'on pourrait le penser, et certains membres du Parti Socialiste et du Parti Communiste Français ont même fait part du soutien qu'ils apportaient à la chasse.
Le 21 et 22 mars 2021 se tiendra le congrès de la FNC. Il s'agira d'un nouveau test pour les candidats, puisque Willy Schraen compte d'ores et déjà les inviter à participer.

On les invitera, on verra qui viendra. Je dirai quels sont les candidats en présence, quel est le positionnement vis-à-vis de la chasse. Et peut-être que je donnerai mon positionnement de vote, ce qui sera le vote de Willy Schraen, pas de la fédération nationale.