Les mastiffs ou les saint-bernards ont une espérance de vie moins longue que les yorkshires ou les teckels. Des chercheurs australiens pensent avoir trouvé l’explication. En effet, jusqu’ici, les précédentes études sur la question estimaient que la taille des gros chiens les faisait vieillir plus rapidement. Mais deux chercheurs de l’université australienne d’Adélaïde jugent que cela n’a rien à voir avec le vieillissement et viennent leurs travaux dans The American Naturalist. Ils ont analysé les causes courantes de mort chez 164 races de chiens de différentes tailles. Ils ont alors découvert que les gros chiens étaient plus susceptibles de mourir d’un cancer, à un âge plus jeune que les petits. Selon ces scientifiques, ces cancers seraient en effet liés aux sélections génétiques et aux élevages auxquels les chiens ont été soumis au cours des derniers siècles. Les canidés plus gros ont en effet été favorisés pour les besoins de la chasse, de l’agriculture (la garde du bétail) ou pour des concours. Certains chiens ont ainsi atteint des tailles extrêmes très rapidement.
Ces conclusions confirment la « théorie du développement » avancée par le biologiste britannique Thomas Kirkwood dès 1977. Selon cette précédente étude publiée à l’époque dans la revue Nature, lorsqu’ils sont jeunes, les gros chiens investissent la plupart de leurs ressources physiologiques dans la croissance et la reproduction. Mais ils ne consacrent pas cette énergie à la réparation cellulaire et aux défenses contre le cancer. Jack Da Silva, coauteur de l’étude, explique que « Les grands chiens ne vieillissent pas nécessairement plus vite que les races plus petites, mais nos recherches ont démontré qu’à mesure que le poids corporel moyen de la race augmentait, les taux de cancer augmentaient également. La plupart des quelque 400 races de chiens que nous connaissons aujourd’hui n’ont été développées qu’au cours des 200 dernières années. Les chiens plus gros n’ont pas eu le temps de développer de meilleurs mécanismes de défense contre le cancer qui correspondent à leur taille.
Certains chiens ont atteint des tailles extrêmes très rapidement, mais ils ne disposent pas de mécanismes de défense efficaces contre le cancer. Les chercheurs australiens ont ainsi constaté que plus les chiens étaient lourds, plus ils étaient susceptibles de mourir d'un cancer. Les chiens plus grands n'ont pas eu le temps de développer de meilleurs mécanismes de défense contre le cancer qui correspondent à leur taille, contrairement aux races plus petites. Les chiens plus grands ont été sélectionnés pour des besoins tels que la chasse, la garde du bétail ou pour des concours, et ils sont devenus très grands rapidement.