Un chasseur a décidé, à Terre-et-Marais, dans la Manche, de faire abattre plusieurs dizaines de peupliers. Problème, comme le rappelle le site d’informations France Live, les arbres et le terrain sur lequel ils se trouvaient ne lui appartenaient pas.
Les peupliers, situés dans une zone Natura 2000, le gênaient tout simplement pour chasser. Les arbres lui auraient fait obstacle à la lumière, l’empêchant ainsi de tirer sur des canards. Il avait demandé à plusieurs reprises à son voisin, puis aux petits-enfants de ce dernier, de faire abattre les peupliers, mais les propriétaires s’y étaient toujours refusés.
Le chasseur a alors décidé de prendre les choses en main et de passer outre la volonté des propriétaires. Romain Montigny, l’un des copropriétaires de la parcelle, a découvert la catastrophe le 28 octobre 2022.
On a touché à notre patrimoine, c’est inadmissible. On ne peut pas laisser passer cela. Nous n’avions rien demandé. Trois rangées d’arbres plantés il y a une quarantaine d’années ont été coupées sans notre accord. Regardez le résultat.
Et très vite, les soupçons se portent sur le voisin indélicat.
Nous avons eu confirmation qu’il avait loué un coupeur abatteur dans une entreprise locale. Il avait demandé la présence d’un chauffeur.
Le chasseur, lui, se défend :
J’ai bien entendu que le petit-fils, qui est l’héritier, était opposé à l’abattage des arbres. Mais c’est le grand-père qui dispose de l’usufruit et j’avais son accord oral. (...) Il n’y a pas soixante arbres abattus comme c’est indiqué. Si on compte le nombre de souches, il y en a trente maximum.
Il minimise par ailleurs son geste :
Ces arbres ont été plantés pour faire du bois. Ce ne sont pas des chênes. Ce n’est pas une catastrophe écologique.
Un agent des services de l’Office français de la biodiversité (OFB) s’est rendu sur place pour constater l’ampleur des dégâts.
Des autorisations sont nécessaires si on veut faire abattre autant d’arbres dans cet habitat d’espèces protégées. Le bocage accueille aussi une grande biodiversité. Il n’y a vraisemblablement pas eu de demande d’abattage mais cela nécessite des vérifications. Une enquête a été ouverte.
En attendant, le propriétaire du terrain a porté plainte. Tout comme le chasseur, qui a porté plainte pour diffamation.