Maltraitance animale : une loi édulcorée par le Sénat

Le Sénat s'est prononcé sur la loi sur la maltraitance animale, proposée par l'Assemblée nationale. Les sénateurs ont donné leur feu vert, mais plusieurs mesures fortes du texte ont été modifiées, provoquant la colère des associations et des défenseurs des animaux.Si le Sénat, dominé par l'opposition, a bel et bien validé les renforcements des mesures pour lutter contre les abandons (durcissement des sanctions, mise en place d'un certificat d'engagement), il est revenu sur plusieurs propositions. Il est notamment revenu sur l'interdiction de vente d'animaux en animalerie, tout en consentant à proscrire l'exposition en vitrine et l'envoi par voie postale... D'après la présidente de la commission des Affaires économiques Sophie Primas (LR), "il n’y a pas un circuit qui sera plus réglementé".

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Autre point problématique : les sénateurs se sont positionnés contre l'interdiction progressive de la captivité des animaux sauvages dans les delphinariums et les cirques. À la place, ils proposent la création d'un comité de spécialistes, chargés de travailler sur de nouvelles réglementations pour les delphinariums. Quant aux cirques, le Sénat a proposé que la liste des espèces interdites soit déterminée par un conseil spécialisé. Il s'agit, aux yeux des sénateurs, d'un compromis plutôt qu'une posture idéologique, se défendant de toute "dénaturation" du texte.Enfin, pour terminer, les sénateurs ont refusé d'obliger les maires à procéder à l'identification et la stérilisation des chats errants sans moyens supplémentaires accordés par l'État. Le nouveau texte doit de nouveau être examiné, mais faute d'accord entre les députés et les sénateurs, l'Assemblée nationale aura le dernier mot.Pour les associations, c'est bien sûr la douche froide. La SPA dénonce :

Un rétropédalage dangereux, qui trahit une posture passéiste en matière de respect des animaux.

Même son de cloche pour Hélène Thouy, présidente du parti animaliste, qui a pointé du doigt le "cynisme et le déni de démocratie qui pèsent sur la condition animale".