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Maltraitance animale : le procès de l'élevage "de l’horreur" s'ouvrira le 10 juillet dans le Nord

Publié le
1/7/2024

Le 10 juillet prochain, le tribunal d’Avesnes-sur-Helpe dans le Nord accueillera l’un des procès les plus marquants en matière de maltraitance animale. Trois éleveuses et trois vétérinaires y seront jugés pour leur implication dans ce que les médias ont surnommé "l’usine à chiots", un élevage où les animaux étaient soumis à des conditions de vie effroyables.

Les six accusés devront répondre de 44 délits, incluant "actes de cruauté envers les animaux", "exercice illégal de la profession de vétérinaire" et "blanchiment". Le procès met en lumière les dérives d’un élevage où les chiots étaient affamés, très malades et laissés à eux-mêmes, dénoncées par Le Parisien le 30 juin.

L’enquête judiciaire, riche de milliers de pages, révèle des détails glaçants sur les conditions de vie des animaux. Le 8 mars 2023, environ 400 chiens et chiots ont été transférés de l’élevage de Louvignies-Quesnoy vers l’Île-de-France. Malheureusement, certains étaient dans un état si déplorable qu'ils ont dû être euthanasiés sur place. Les associations de défense animale soulignent que de nombreux chiots adoptés par le passé sont décédés ou ont dû être euthanasiés en raison de maladies incurables. Un ancien employé a même rapporté que des cadavres d'animaux étaient stockés dans le réfrigérateur familial de l’élevage.

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Créé dans les années 80, l'élevage Le Rêve de la patte d’or, dirigé par le beau-père d’une des éleveuses, avait déjà fait l’objet de signalements. En 2012 et 2015, la direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait relevé des manquements, aboutissant à des amendes. Une mise en demeure en 2018 n’a jamais été exécutée. Entre 2019 et 2022, treize signalements ont été adressés à la DDPP, mais aucune action n’a été prise avant 2023. La préfecture du Nord a refusé de commenter ces informations.

Ce procès promet de révéler des détails troublants sur la manière dont de tels élevages peuvent fonctionner sous le radar des autorités pendant des années, malgré les multiples alertes et les souffrances infligées aux animaux.