Le 26 septembre 2022, la préfecture de Lozère avait annoncé que des tirs de prélèvement sur les loups seraient effectués. Une décision immédiatement saluée par les éleveurs et agriculteurs. Philippe Castanet, le préfère du département, est cependant revenu quelques jours plus tard sur ses propos, comme le rapporte le site d'informations France 3.
Il explique, dans les colonnes du journal Midi Libre :
Le préfet coordonnateur m'a demandé de d'abord passer par l'étape intermédiaire, le tir de défense territoriale. Il consiste à transformer les tirs de défense simple en tirs de défense renforcée, et ainsi à multiplier les lieux où l'on installe des chasseurs et des louvetiers.
Il a cependant ajouté que si aucun loup n'avait été abattu avant le 15 octobre 2022, il demanderait au préfet coordinateur d'effectuer des tirs de prélèvement. Suite à ce retournement de situation, Hervé Boudon, président des Jeunes agriculteurs lozériens, s'est emporté :
L'État nous ignore et nous méprise. Pas le préfet de la Lozère mais plutôt au niveau régional.
Depuis son retour dans l'Hexagone, au cours des années 1990, le loup a créé de très vives tensions entre les éleveurs et les défenseurs des animaux. Si les premiers s'emportent contre les dégâts causés à leurs troupeaux, les autres mettent en avant la préservation de la biodiversité en France. Systématiquement exterminé au XIXe siècle et au début du XXe siècle, le loup est revenu naturellement dans le parc du Mercantour en 1992.
Le loup est une espèce protégée, conformément à la convention de Berne. La France a ratifié cette convention en 1990 : le loup est donc également considéré comme protégé dans l'Hexagone. Il est formellement interdit de le capturer, de le braconner ou de le tuer. Cependant, chaque année, l'État établit un quota d'individus à abattre, afin de réguler les populations. En 2021, ce nombre avait été fixé à 110.
Afin de tenter de trouver un compromis et de satisfaire les éleveurs, l'État a mis en place un plan loup. Ce plan met en place des mesures d'accompagnement pour les éleveurs confrontés à la présence du loup et à sa prédation sur les troupeaux. Malgré tout, ce plan reste très critiqué, et les éleveurs demandent des mesures supplémentaires.