Un chasseur comparaissait devant le tribunal de Blois, le 25 janvier 2022, pour tentative de destruction d’espèce protégée. D'après le journal La Nouvelle République, l'accusé, âgé de 65 ans, a posé des pièges à rapace empoisonnés à Sambin, dans le Loir-et-Cher.
Tout commence en novembre 2020. Un promeneur découvre alors un piège à mâchoire grillagé, qui contenait un pigeon vivant. Prévenus, les agents de l’Office français de la biodiversité se rendent sur place dès le lendemain pour retirer le piège. Quelques jours plus tard, ils constatent que le piège a été réinstallé. Ils découvrent près de lui un autre piège posé au sol, avec un demi-lapin de garenne garni de granulés empoisonnés.
Très vite, un homme est arrêté. Il reconnaît posséder du Curater, un produit insecticide qui compte parmi ses ingrédients du carbofuran, interdit depuis 2008 dans l'Union Européenne. Il a expliqué au cours du procès qu'il voulait chasser les renards et les martes :
J’essaie de préserver les canards et les faisans qui vivent sur la propriété, j’en découvrais tous les jours morts et déplumés.
Source : Loir-et-Cher Nature
La présidente du tribunal lui a alors rétorqué que les pièges installés ne servaient pas à piéger les martes et les renards, mais les rapaces. Il s'est alors défendu :
Je n’en ai jamais pris, je reconnais que ce piège est illégal mais les autres moyens comme les pièges à trappes ne fonctionnaient pas. La personne qui m’a dénoncé se promenait en plein confinement et a pris des photos sur une propriété privée.
Christian Quinet, l'avocat de la fédération de chasse du département, ne croit pas un seul instant aux explications de l'accusé.
Il est évident que ce piège perchoir est destiné à tuer des oiseaux. Il y a un sentier communal à proximité, et si le chien d’un promeneur avait mangé le lapin qui servait d’appât empoisonné ?
Najda Agzanay, avocat de l'accusé, a répliqué :
Cette affaire angoisse beaucoup mon client qui n’est pas un tueur de rapaces. Son comportement est répréhensible mais il ne visait que des nuisibles pour protéger les canards et les faisans de la propriété sur laquelle il a appris à chasser avec son père. C’est un chasseur respectueux à qui la fédération a confié des missions de comptage de perdreaux.
L'homme, qui chasse depuis son adolescence, a été reconnu coupable et condamné à un amende délictuelle de 1 000 € dont la moitié avec sursis pour la tentative de destruction d’espèce protégée, deux amendes contraventionnelles de 200 euros pour l’emploi du poison et 100 euros pour le piège non autorisé. Il devra également verser 250 euros de préjudices aux parties civiles.
(Image d'illustration : Loir-et-Cher Nature)