L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié lundi 8 février un rapport sur les liens de causalité éventuels entre les races de chien et le risque de morsure, comme le rapporte le journal Le Point. En France, depuis la loi de janvier 1999 sur les chiens dits « dangereux », les chiens de catégorie 1 (chiens d'attaque) et de catégorie 2 (chiens de défense) sont soumis à conditions de détention très strictes.Le rapport a pourtant mis en lumière l'absence de lien entre la race et les morsures. En réalité, d'autres critères entrent en jeu, comme l'environnement de l'animal, son éducation, mais également son état d'esprit à un moment T. En France, on compte chaque année environ 10 000 morsures, mais pour Matthieu Schuler, directeur général délégué au pôle science de l'Anses, "ce chiffre est certainement en dessous de la réalité". Il ajoute :
Il y a un très grand nombre de conditions qui conduisent à une morsure : certaines dépendent du chien, son développement, son bien-être… D'autres facteurs sont liés aux personnes, leur âge, le lieu où ça se déroule, le fait qu'ils soient attentifs ou non aux signaux du chien.
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L'agressivité d'un chien peut être encouragée par un mauvais apprentissage, mais également pas un sevrage trop précoce, un manque de sociabilisation avec les humains et les autres animaux, des problèmes de santé, ou encore de mauvaises conditions de vie. D'après Julie Chiron, coordinatrice du rapport, "il n'y a pas de race plus dangereuse que d'autres". Tout le monde peut être victime de morsure, mais les enfants, en raison de leur petite taille, sont souvent les plus touchés, mais pas que.
Les enfants en bas âge, les hommes et les professions en contact fréquent avec les chiens, et les personnes utilisant les chiens de fonction particulière, de garde et de défense, sont plus à risque que les autres. Les enfants détectent moins bien les signaux de stress émis par un chien que les adultes.
L'Anses recommande la création d'un observatoire des morsures, afin de renforcer les évaluations comportementales, mais demande également l'augmentation du nombre de vétérinaires autorisés à effectuer ces évaluations. Enfin, pour l'organisme, il est important de sensibiliser et d'éduquer les futurs maîtres aux besoins de leurs compagnons à quatre pattes.