
Après avoir été reconnu coupable d'actes de cruauté et de sévices graves sur son animal de compagnie, le rappeur Timal a été condamné à indemniser les six associations parties civiles. Le tribunal de Meaux, qui a jugé l'affaire, a rendu sa décision le 21 mars 2023.
Le 30 août 2022, une vidéo montrant Timal donnant des coups de pied à la tête de son chien avait été diffusée. Suite à sa condamnation pour ces actes, le rappeur a dû faire face à une audience supplémentaire fin février pour déterminer les intérêts civils à verser aux associations concernées.
Le tribunal judiciaire a statué que Timal devra verser 12 000 € aux six associations, soit 2000 € à chacune, divisés en deux parts égales pour couvrir le préjudice moral et les frais d'avocat. Cette décision a été bien accueillie par les associations, qui estiment que l'indemnisation est proportionnelle à la gravité des faits et souligne que nul n'est au-dessus des lois. En effet, les amendes sont souvent réduites à un euro symbolique, et les montants demandés dans cette affaire correspondent aux attentes des associations.
Cependant, il n'est pas certain que les associations recevront effectivement ces sommes. Selon l'association Action protection animale, qui a recueilli les deux chiens de Timal, sur 190 procédures en un an, seulement 20 000 € ont été touchés sur les 200 000 € attendus. Beaucoup de personnes condamnées se déclarent surendettées ou insolvables. Bien qu'une amende judiciaire ne puisse pas être annulée, les délais avant de percevoir effectivement l'indemnisation peuvent être longs.
Les associations estiment néanmoins que ce jugement est une avancée positive. L'amende est proportionnelle à la gravité des faits, accentuée par la diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux, souligne l'avocate d'Ani’Meaux. Anne-Claire Chauvancy, présidente d’Action Protection animale, ajoute qu'il était important de faire prendre conscience aux fans du rappeur que la maltraitance animale est un acte grave et qu'il ne faut pas éduquer un chien de cette manière.
Stéphane Lamart, de l'association éponyme, déplore que certains influenceurs cherchent à créer le buzz en humiliant ou maltraitant des animaux. Les associations s'accordent sur le fait que les sanctions doivent être plus lourdes pour favoriser une meilleure prise de conscience. L'association Ani’meaux espère que ce délibéré marquera un changement et attend un autre procès pour maltraitance concernant un chien nommé Narcos, saisi à Montévrain.
Quant aux deux chiens maltraités par le rappeur, Arya et Vatos, ils sont toujours sous la protection de l'association Action Protection animale. Arya, qui avait entre 4 et 5 mois lorsqu'elle a été recueillie, a été placée dans une famille d'accueil et se porte désormais mieux. Quant à Vatos, il présente des problèmes de comportement plus importants et a été placé en pension éducative, d'après Anne-Claire Chauvancy, présidente de l'association.