Protection

Le nombre d'affaires pour maltraitance envers des animaux ne cesse d'augmenter

Publié le
15/3/2023

Le 9 mars, à Blagnac, près de Toulouse, la police a découvert dix-huit chats, dont un avec une patte cassée, entassés dans un petit appartement insalubre. Les voisins, inquiets d'entendre des miaulements incessants, avaient signalé la situation. Le propriétaire, un quadragénaire probablement atteint du "syndrome de Noé", a été placé en garde à vue, et les chats lui ont été confisqués par décision du parquet, comme l'explique le site d'information 20 Minutes.

N'ayant pas pu être examinés par l'École vétérinaire de Toulouse (ENVT) en raison de leur nombre, les félins ont été dirigés vers une clinique vétérinaire de Saint-Alban avant d'être placés à la SPA pour une semaine seulement. La capitaine de police Céline Gardel, également présidente de l'association de protection des animaux Les 4 pattounes, a contacté d'autres associations pour trouver un refuge permanent pour ces chats. Ils pourront même être adoptés.

Cependant, Céline Gardel souligne la difficulté de la situation actuelle :

Les refuges sont saturés et refusent d'accueillir ces animaux qui inévitablement 'bloquent' des places.

L'article 99-1 du Code de procédure pénale permet aux magistrats de confisquer et de "placer" les animaux maltraités. De plus en plus de procureurs, policiers et gendarmes sont formés à ces procédures, qui se multiplient, entraînant une augmentation des confiscations judiciaires concernant différents animaux.

Les affaires de maltraitance envers les animaux ne cessent d'augmenter en France. (Illustration : Pixabay)

Céline Gardel, qui cite l'exemple de trois chiens de type staff récupérés à Sarcelles et que la SPA de Paris ne peut pas accueillir, déplore :

Là, on touche vraiment aux limites de l’exercice.

De plus, tant que leurs propriétaires ne sont pas reconnus coupables, les animaux ne peuvent pas être proposés à l'adoption.

Pour ceux-là, c'est la double peine. Ils étaient maltraités et se retrouvent parfois condamnés à vivre dans 5 m2.

Face à ce problème, l'association Les 4 pattounes plaide pour la création de refuges spécifiques destinés à accueillir les animaux faisant l'objet de confiscation judiciaire. Céline Gardel est à Paris cette semaine pour défendre ce projet auprès de sa hiérarchie et tenter de convaincre des sénateurs lors d'une visite au Palais du Luxembourg.

Selon les statistiques du ministère de l'Agriculture, 8 000 infractions pour mauvais traitements envers les animaux ont été recensées en 2021, soit une augmentation de 20 % par rapport à 2020. La proposition de créer des refuges spécifiques pour les animaux confisqués pourrait contribuer à soulager la saturation des refuges traditionnels et offrir une meilleure prise en charge des animaux maltraités. Le soutien des institutions et la sensibilisation du public à la cause animale sont essentiels pour lutter contre la maltraitance animale et améliorer le bien-être de ces animaux.

La mise en place de ces refuges spécifiques pourrait également faciliter le suivi et l'accompagnement des animaux confisqués tout au long des procédures judiciaires. En outre, cela permettrait de mieux coordonner les efforts entre les différentes associations de protection animale, les autorités compétentes et les établissements vétérinaires.

Parallèlement à la création de ces refuges spécifiques, des actions de prévention et de sensibilisation doivent être menées pour responsabiliser les propriétaires d'animaux. Les campagnes d'information et d'éducation sur les besoins et les soins appropriés aux animaux de compagnie sont essentielles pour réduire le nombre de cas de maltraitance.

En parallèle, les autorités, doivent renforcer la législation en matière de protection animale et de lutter contre les comportements irresponsables qui conduisent à la maltraitance et à l'abandon d'animaux. Des sanctions plus sévères pour les auteurs de maltraitance et un meilleur encadrement de la possession d'animaux pourraient contribuer à dissuader les comportements inappropriés et à protéger davantage les animaux.