Un éleveur de canards, établi dans les Landes, a été condamné pour maltraitance par le tribunal correctionnel de Dax, le 8 novembre 2021. Son élevage avait été épinglé par l'association L214, comme le rapporte le site d'informations France Bleu.
L'organisation avait publié une vidéo en août 2020 dénonçant les conditions indignes dans lesquelles vivaient les canards de l'élevage. Cages en très mauvais état, cadavres d'animaux en état de putréfaction, vers, rats, sols tapissés d'excréments... Les preuves étaient accablantes.
Face au tribunal, l'éleveur de 43 ans n'a pas nié les faits. Il explique :
Ce n'est pas ce qu'on voulait faire. Entre les crises aviaires, les crises du marché, la crise du Covid et nos bâtiments frappés par une tempête, on n'y est pas arrivé.
Source : L214
Tout en reconnaissant les difficultés traversées par le monde agricole, la vice-procureur a rétorqué :
Je veux bien entendre les difficultés mais dans ce dossier, tout n'est pas la faute des circonstances extérieures. Beaucoup de choses sont dues aux négligences de M. Vidal. Vous auriez dû réagir, dire stop.
L'avocate de l'exploitant, Maître Marine Barbe, a défendu son client :
Suite à la diffusion nationale de la vidéo, sa femme est en dépression, ils ont reçu des menaces de morts. Il y a aussi la souffrance d'un homme.
Elle a demandé à ce que l'homme ne soit pas condamné à une interdiction d'exercer : l'éleveur continuait en effet l'élevage de canards sur une autre exploitation. Une recommandation que n'a pas suivie le ministère public, puisqu'il a condamné l'accusé à dix mois de prison avec sursis, une interdiction d'exercer une activité en rapport avec les animaux durant cinq ans, 6000 euros d'amende et 6000 euros de dommages et intérêts à verser aux associations.
Maître Hélène Thouy, avocate de l'association L214, conclut :
Je trouve que c'est une condamnation qui est importante. Pour qu'une peine soit efficace, il faut qu'elle soit dissuasive. Et le fait d'interdire à cet éleveur d'exercer une activité en lien avec les animaux nous permet de nous prémunir qu'il commette à nouveau des infractions envers les animaux.