Anti Chasse

La vie difficile des chiens de chasse à courre

Publié le
27/3/2021

Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux et ardent défenseur de la cause animale, est revenu, dans les colonnes du magazineC harlie Hebdo, sur la vie et le sort des chiens de chasse à courre. Il dénonce l'omerta qui règne dans le milieu de la vénerie, ainsi que les maltraitances qui se cachent derrière la vitrine présentée par les chasseurs. Allain Bougrain-Dubourg a pointé du doigt l'abandon, pendant un mois, d'un chien de chasse égaré dans la forêt de Fontainebleau, en novembre 2020. Il relate également un chien nourri pendant trois mois par des riverains à Compiègne avant d'être enfin récupéré.

L’irresponsabilité des propriétaires dans de pareilles affaires devrait théoriquement être sanctionnée. Sauf que, bien souvent, les chiens ne sont pas tatoués par négligence ou par stratégie afin d’éviter la traçabilité.

Source : Pixabay

Des accusations qu'a réfutées Antoine Gallon, directeur de la communication de la Société de Vénerie :

A priori, ils sont tous tatoués ou pucés. Des marques sont même dessinées sur leur flanc droit. Faites aux ciseaux, elles indiquent la lettre propre à chaque équipage. Cela dit, ça peut arriver sur 18 000 journées de chasse par an

De nombreux chiots naissent chaque année dans le milieu de la chasse. L'association Abolissons la Vénerie Aujourd'hui AVA explique :

Dès leurs trois ans, les chiens les moins performants sont cédés gracieusement par lot sur des sites de petites annonces. Il sont alors récupérés par des chasseurs à tir ou des adeptes de la chasse aux chiens courants qui peuvent ainsi créer de nouvelles meutes. Bien souvent, les veneurs ont recours à l’euthanasie.

Les chiens de meute jouissent d'une image assez positive dans l'imaginaire collectif. Considérés comme des athlètes capables de parcourir des kilomètres sans se fatiguer, ils suscitent bien souvent l'admiration. Mais derrière le lustre se cache une réalité plus difficile à vivre pour les animaux, qui vivent enfermés dans des enclos, sans véritable sociabilisation ni contact avec les hommes. Ils sont avant tout considérés comme une "arme cynégétique", dénonce le vétérinaire Thierry Bédossa. Les chiens de meute sont entraînés à la chasse par des procédés particuliers, comme le rappelle AVA :

Il s’agit d’exacerber leur comportement de prédation : vie en meute, repas organisés autour de la loi du plus fort (la « soupe »), viande de l’animal chassé donné aux chiens avec des sorties en extérieur quasiment exclusivement consacrées aux activités cynégétiques. Plus ce régime est développé, mieux les chiens chassent.

Source : Pixabay

Quant aux conditions de vie des chiens, elles laissent très souvent à désirer : chenils peu confortables, manque de couchage décent... De quoi impacter négativement la santé des animaux, chez qui la promiscuité fait parfois naître des conflits. Il n'est pas rare, non plus, que les chiens soient grièvement blessés par des animaux sauvages au cours des chasses. Les soins sont souvent sommaires :

Le plus souvent, les veneurs soignent et recousent eux-mêmes les chiens et ne font appel à un vétérinaire que si l’opération est rentable. Si elle ne l’est pas, les chiens sont euthanasiés.

La Fondation Brigitte Bardot recueille parfois des chiens de chasse. Brigitte Bardot elle-même dénonce :

On récupère des chiens de meute dans nos refuges, ils sont dans un état dramatique, blessés, squelettiques, apeurés.