L214 dénonce un élevage de lapins

L'association L214 lève le voile sur une nouveau scandale. Ce mardi 19 décembre, l'association de défense des animaux dénonce les conditions d'élevage des lapins Orylag destinés notamment à fournir des marques de luxe comme Dior, Fendi ou Dolce & Gabbana.

Des lapins enfermés et isolés

Les images, difficiles, ont été tournées entre septembre et novembre 2017 dans trois élevages situés en Nouvelle-Aquitaine, comme le révèle Le Monde qui a eu accès à l'enquête en avant-première. On y découvre des animaux forcés de vivre seuls dans des cages étroites sans aucun accès à la lumière du jour.[caption id="attachment_44453" align="alignnone" width="743"]

Les lapins sont isolés dans des cages et ne voient jamais la lumière de jour. Source : L214[/caption]Plusieurs lapins montrent des blessures tandis que d'autres développent des troubles du comportement. D'autres encore sont victimes du "syndrome vestibulaire" qui les maintient courbés, la tête penchée vers le sol.Sébastien Arsac, porte-parole de l'association, explique :

 Derrière l'image du luxe se cachent des élevages industriels dans lesquels les lapins ne peuvent pas exprimer leurs comportements naturels ni connaître l'herbe ou les rayons de soleil. Cela va à l'encontre du discours de la filière, qui présente cette race comme éthique.

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Les lapins passent leur vie sur du grillage et ils sont nombreux à présenter des blessures. Source : L214[/caption]

Des lapins élevés pour leur viande et leur fourrure

Réputés issus d'une "filière d'exception", les lapins Orylag sont élevés pour produire de la viande haut de gamme (appellation "Rex du Poitou") et fournir plusieurs marques de luxe en fourrure. On en retrouve ainsi dans les sacs à main, peluches et écharpes distribués par les maisons de couture Dior, Dolce & Gabbana et Fendi.

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L214 dénonce l'insalubrité d'un élevage de lapins Orylag en Nouvelle-Aquitaine. Source : L214[/caption]

L'Inra en ligne de mire

La variété Orylag a été élaborée en France dans les années 1980 par des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), à l'issue de multiples manipulations génétiques.Selon Le Monde, l'INRA aurait concédé une license d'exploitation de cette souche de lapinsà la Société coopérative agricole des éleveurs d’Orylag (CEO). La coopérative, qui génère un chiffre d'affaires de 3 millions d'euros annuels, élève environ 60 000 lapins chaque année. Elle est la seule à pratiquer l'élevage de cette souche dans le monde.[caption id="attachment_44448" align="alignnone" width="666"]

60 000 lapins sont élevés et abattus chaque année par la filière. Source : L214[/caption]

L214 dépose plainte et lance une pétition

L'association a déposé une plainte pour mauvais traitements contre les trois élevages incriminés ainsi qu'à l'encontre de l'INRA. Pour se défendre, l'organisme public a dénoncé des images qui ne sont pas "représentatives de ce qui se passe chez nous", selon les mots de Denis Milan, chef du département de génétique animale de l’INRA.De son côté, Jean Boutteaud, le président de la coopérative d'éleveurs a déclaré être "surpris et choqué" par l'enquête publiée par L214.L'association a également lancé une pétition pour demander aux trois grandes maisons de couture incriminées de se passer de fourrure.[embed]https://www.youtube.com/watch?v=GqhwfafgRsc[/embed]

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✍ Article publié le
19/12/2017
par
Andrea A.