Hommage à Diesel : la vie et l'entrainement des chiens héroïques du RAID

Le décès de Diesel, mercredi 18 novembre, au cours de l'assaut des forces spéciales du RAID à Saint-Denis, à suscité beaucoup d'émotion.La presse internationale et des milliers d'internautes ont rendu hommage à la chienne morte en service, qui comme douze autres congénères, suivait un entraînement d'élite.

^{Source : @PoliceNationale}

Less hashtag de soutien (notamment #Jesuischien) se sont en effet multipliés à travers toute la planète. Un groupe Facebook intitulé "Je suis Diesel" rassemble même déjà plus de 3 000 personnes, on y retrouve de nombreuses photos amateurs d'hommage à la chienne du RAID.

^{Source : @JeSuisDiesel}

Des réactions variées qui suscitent le débat

Si beaucoup ont salué l'héroïsme de la chienne dont le sacrifice a peut-être sauvé des vies, d'autres ont jugé que l'emballement était sans doute disproportionné après la mort de 129 personnes dans les attentats de vendredi 13 novembre. Certains défenseurs des animaux ont également déploré le rapport purement utilitaire à ces chiens d'élite qui sont envoyés en première ligne, comme de la chair à canon. La police nationale a quant à elle préféré rappeler que les chiens d'assaut étaient indispensables dans les missions de ce type.

^{Source : @LeDépêche}

12 chiens d'élite triés sur le volée

Au moment de l'assaut dans l'appartement de la rue Corbillon, à Saint-Denis, Diesel attendait sagement et sans broncher le signal du policier avec qui elle travaillait au quotidien.Les hommes de la brigade cynophile du RAID passent en effet 365 jours par an avec leur animal, entre entrainements et missions. Et les Bergers Malinois, réputés courageux, rapides, endurants et très obéissants, sont les chiens de prédilection de ces policiers d'élite.

^{Source : @SciencesEtAvenir}

Comme leurs confrères humains, ils sont rigoureusement sélectionnés et seuls les meilleurs chiens parviennent à intégrer les rangs du RAID. La brigade compte seulement une douzaine de chiens qui se répartissent en deux catégories : les chiens d'assaut et les chiens de recherche d'explosif.Les premiers sont envoyés en première ligne pour neutraliser des individus retranchés ; les seconds sont spécialement entraînés pour détecter les explosifs, leur odorat sur-développé pouvant reconnaitre une quarantaine de substances, contre sept ou huit pour un chien de police classique.

^{Source : @Interieur.gouv.fr}

Hier, Diesel était supposée se jeter sur l'ennemi et planter ses crocs dans sa chair, sans jamais lâcher. La Malinoise de 7 ans n'en a pas eu le temps, terrassée par une rafale de balles des terroristes embusqués.

Une nouvelle technique développée cette année par le RAID

Le Parisien, qui a enquêté sur l'entrainement que suivait Diesel, révèle que la chienne pratiquait depuis ces derniers mois une nouvelle technique qui implique l'utilisation d'un robot :

Grâce à [un] petit engin monté sur roulettes et muni d’une caméra, les policiers voient l’intérieur des lieux occupés par les forcenés et repèrent leur cachette. Le déclenchement de l’alarme et du clignotement lumineux de l’appareil, semblables à aucun son ni lumière connus, dirige ensuite le chien dans la bonne pièce, là où se trouve le forcené.

^{Source : @LeParisien}

Malheureusement, le robot n'a pas pu être utilisé dans l'assaut de Saint-Denis car des gravats amoncelés dans l'appartement aurait empêché sa progression.

Plusieurs chiens d'élite déjà honorés

On se souviendra de Diesel comme du premier chien du RAID mort en service. Mais d'autres chiens policiers ont reçu les honneurs officiels par le passé. En 2009, Pacha, un Berger Malinois de dix ans, membre de la brigade canine de Paris, avait reçu une médaille de bronze pour "actes de courage et de dévouement", rapporte Le Figaro.

^{Source : @LeFigaro}

Plus récemment, en 2011, c'est Frax, un chien du RAID, qui a été décoré avec son maître après une intervention en première ligne pour déloger un forcené qui lui avait coûté sa mâchoire inférieure, victime d'une déchargé de fusil de chasse.Le commissaire Richard Marlet, auteur de « Profession: chien-policier », raconte dans son livre :

Les hommes du Raid étaient aussi touchés que si cela avait été un de leurs collègues, raconte Richard Marlet. Dans les unités cynophiles, les relations entre le maître et son chien, fondées sur une confiance absolue, sont fusionnelles.