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Hautes-Alpes : un loup pendu devant une mairie

Publié le
21/7/2022

À Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans les Hautes-Lapes, s'est déroulée une scène d'horreur devant la mairie. En effet, une des femmes de ménage a découvert au petit matin le cadavre d'un loup pendu devant l'entrée en se rendant au travail, le 24 septembre 2021. D'après les informations du journal Le Parisien, l'animal, une femelle, venait tout juste d'être abattu et saignait encore.Ce geste n'est pas anodin, puisque le cadavre était accompagnée d'une revendication équivoque : "Réveillez-vous il est déjà trop tard". La présence du loup ne cesse d'attiser les tensions entre les agriculteurs et les éleveurs d'un côté, et les défenseurs de la biodiversité de l'autre.La louve retrouvée ainsi pendue a été braconnée, puisque les tirs de prélèvement sur les loups sont strictement régulés en raison de leur statut d'espèce protégée. Une enquête pour "destruction d'espèce protégée" a d'ailleurs été ouverte par la gendarmerie de Gap, en collaboration avec l'Office français de la biodiversité (OFB). Le procureur en charge de l'affaire a déclaré :

Des loups tués hors cadre légal ont déjà été retrouvés par le passé, en montagne ou en bord de route, mais là nous sommes dans un acte de revendication. Une telle mise en scène reste exceptionnelle.

 

 

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La ministre de la Transition écologique et solidaire, Barbara Pompili, a dénoncé un "acte absolument inadmissible", ajoutant :

Aucun acte d’intimidation ne permettra de trouver des solutions durables à la cohabitation de l’humain et du loup. L’immense majorité des acteurs travaille dans ce sens.

De son côté, le syndicat d’exploitants agricoles a plutôt évoqué "un acte de désespoir".

Les éleveurs Haut-Alpins sont poussés à bout. C’est le résultat de la non-prise en compte par les pouvoirs publics, de l’État des conditions de travail et des problèmes auxquels les éleveurs doivent faire face.

Les associations Ferus et One Voice ont annoncé qu'elles porteraient plainte. Pour Ferus, c'est :

L’aboutissement normal de l’impunité accordée aux exactions et violences perpétrées depuis tant d’années par les anti-loups et anti-ours. Les pouvoirs publics sont autant responsables que ceux qui ont tué et pendu cette louve.

Quant à l'association One Voice, elle conclut :

Dans les Hautes-Alpes, les loups gris sont accueillis depuis leur retour sur le sol national comme des parias à éliminer par une frange de la population. Certains groupes armés de braconniers, même, n’hésitent pas à les massacrer purement et simplement.
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