Protection

Grande victoire pour les blaireaux en Bretagne

Publié le
21/6/2023

La justice suspend une autorisation de chasse au blaireau délivrée par la préfecture d'Ille-et-Vilaine. Selon le tribunal administratif, cette pratique en dehors de la période de chasse hivernale entraînerait la mort de 90% des individus de l'espèce, dont 20 à 40% de petits.

La chasse aux blaireaux peut être étendue par les préfectures, mais les règles de consultation publique ne sont pas toujours respectées. L'association Aves France conteste de nombreux arrêtés préfectoraux, soulignant le non-respect des consultations publiques préalables et leur impact sur l'environnement.

Les arrêtés préfectoraux sont publiés pendant trois semaines sur les sites des préfectures, mais selon Aves France, cette phase de consultation est souvent ignorée par l'administration. Certaines préfectures réutilisent même chaque année le même arrêté, à la demande des fédérations de chasseurs.

En Ille-et-Vilaine, l'arrêté autorisant la chasse aux blaireaux a été adopté en janvier 2023, soit sept mois après la période de chasse qu'il était censé encadrer. Aves France engage un recours contre cet arrêté.

La justice suspend une autorisation de chasse au blaireau délivrée par la préfecture d'Ille-et-Vilaine.
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Suite à cela, la préfecture publie un nouvel arrêté en mai 2023, abrogeant le précédent et proposant une nouvelle période de chasse complémentaire. Aves France et l'association One Voice déposent un référé devant le tribunal administratif.

Le 16 juin 2023, le tribunal administratif de Rennes suspend l'arrêté de mai, notant que les périodes complémentaires de chasse ont entraîné la mort de centaines de blaireaux chaque année en Ille-et-Vilaine, soit environ 90% des individus de l'espèce, dont 20 à 40% de jeunes blaireautins.

La juge souligne que le blaireau n'est pas responsable de dommages importants aux cultures et aux infrastructures routières et ferroviaires. Elle remet également en question les données sur les effectifs de blaireaux dans le département et rejette les arguments sanitaires du préfet concernant la tuberculose bovine.

Aves France se réjouit de cette décision, permettant aux blaireaux et à leurs petits de vivre tranquillement jusqu'à l'ouverture de la chasse en septembre.