Le Conseil d'État a donné le coup de grâce à plusieurs types de chasse traditionnelles aux petits oiseaux. Le 8 juillet 2021, lors d'une réunion en présence de l'avocat de One Voice, ainsi que de la Fédération des chasseurs et du ministère de la Transition écologique et solidaire, le rapporteur public avait déjà évoqué "l'annulation inévitable" des arrêtés ministériels autorisant certaines chasses.En tout, 24 requêtes ont été déposées : 19 de la part de One Voice, et 5 de la part de la Ligue de Protection des Oiseaux. Le ministère et les chasseurs ont rejeté en bloc les demandes des associations, en faisant le choix de maintenir les arrêtés. C'est donc le Conseil d'État qui a tranché au début du mois d'août 2021. Pour lui, les autorisations ministérielles ne sont pas "conformes et dûment motivées", en concluant que "le seul motif de préserver ces méthodes de chasse dites traditionnelles ne suffit pas à les autoriser".
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Parmi les chasses interdites figurent "les vanneaux huppés, pluviers dorés, alouettes des champs, grives et merles noirs à l’aide de filets (pantes, tenderies) ou de cages (matoles)". Arielle Moreau, avocate de One Voice, a déclaré :
La tradition n'est plus un motif suffisant pour autoriser des atteintes à la biodiversité. Il faut saluer cette prise de conscience judiciaire et espérer qu'il en sera bientôt de même pour les autres traditions générant de la souffrance animale.
Muriel Arnal, la présidente de l'association, ajoute :
Comment le ministère de l’Écologie peut-il année après année prendre ces arrêtés dévastateurs pour les oiseaux ? Nous sommes allés jusqu’à Luxembourg, et devant le Conseil d’État avec plus de 10 référés et autant de recours au fond chaque année. Cette victoire nous donne des ailes, ce ne sont plus les chasseurs qui font la loi en France ! Nous serons à nouveau devant le Conseil d’État si besoin à la rentrée.
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Pour les chasseurs, en revanche, c'est la douche froide. Willy Schraen, le président de la fédération, a déjà annoncé qu'il allait étudier tous les recours juridiques possibles. L'interdiction de ces chasses intervient quelques semaines après la fin de la chasse à la glu, elle aussi si longtemps décriée par les associations.