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Doubs : tir de défense contre un loup

Publié le
30/10/2022

Un loup a été tué sur la commune de Frasne, dans le Doubs, le 27 octobre 2022, comme le rapporte le site d'informations France Bleu. La préfecture du département l'a annoncé elle-même dans un communiqué officiel. Il s'agit du second loup tué dans à la région en quelques semaines seulement.

Les autorités indiquent :

Mercredi 26 octobre, vers 20h30, un binôme de lieutenants de louveterie mandaté par un éleveur a procédé au tir létal d’un loup sur une parcelle où un troupeau avait été prédaté dans la nuit du 24 au 25 octobre à Frasne.

Le tir de défense a été autorisé par la préfecture le 25 octobre, via un arrêté officiel. Un arrêté est indispensable pour tout tir de prélèvement sur les loups, ceux-ci étant considérés comme une espèce protégée. Il est donc formellement interdit de les tuer sans autorisation préalable – ce qui serait alors considéré comme un délit.

Un loup a été tué à la suite d'un tir de défense dans le Doubs (Source : Pixabay)
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La mort du loup fait suite à une nouvelle attaque contre un troupeau, attaque au cours de laquelle une génisse a péri dans la nuit du 24 au 25 octobre. Le tir a été réalisé dans les conditions réglementaires, sous surveillance d'un chef de service de l’Office français de la biodiversité (OFB). Le tir de défense intervient pour prévenir une attaque imminente : le loup, aperçu aux abords du troupeau, s'apprêtait à l'attaquer, sans s'intéresser à la carcasse de la génisse déjà morte. Il s'agissait alors de protéger le reste des animaux.

Cependant, l'abattage du loup n'est pas du goût des associations de défense de l'animal. Natacha Bigan, membre de l'association Férus, a déclaré :

Nous ne sommes pas dans la bonne dynamique, cela va à l’encontre d’une cohabitation apaisée. Cela ne résoudra pas les problèmes des éleveurs, l’efficacité des tirs n’a pas été prouvée, il faut d’abord mettre en place des mesures de protection des troupeaux, c’est l’unique solution.

En septembre, une louve avait déjà été abattue dans le Doubs. La présence du loup reste dénoncée par les éleveurs, qui semblent par ailleurs avoir le soutien du ministre de l'Agriculture, Marc Fresnau, qui a même déclaré :

Aujourd’hui, l’espèce menacée, c’est plutôt l’éleveur que le loup dans ces territoires, et donc on a besoin de protéger les éleveurs.

La situation du loup est toujours très délicate en France, entre les éleveurs qui souhaitent des mesures plus dures contre l'animal, et les associations de protection de la biodiversité, qui luttent pour la préservation de l'espèce, dont les effectifs restent relativement faibles malgré une belle augmentation au cours de ces dernières années.