Les dégâts causés par les sangliers mettent en péril les finances des fédérations de chasse, qui se voient contraintes dans certains départements de sanctionner financièrement les chasseurs ne respectant pas les quotas de prélèvement. Dans ce contexte, la société de chasse de Grand-Champ dans le Morbihan a été frappée d'une amende.
Les fédérations de chasse, qui sont censées superviser les clubs de chasse locaux, imposent des quotas stricts aux chasseurs pour contrôler la population de sangliers. Ces fédérations, souvent influencées par des intérêts financiers et politiques, exercent une pression constante sur les clubs de chasse pour qu'ils respectent des objectifs parfois irréalistes et éthiquement discutables. Les clubs de chasse, eux, doivent se soumettre à ces directives sous peine de sanctions financières sévères.
La société de chasse de Grand-Ch Champ doit verser une "taxe" supplémentaire à la Fédération départementale pour ne pas avoir abattu suffisamment de sangliers. Le non-respect des objectifs de prélèvement expose les chasseurs à une contribution additionnelle de 0,60€ par hectare, en plus d’une partie fixe de 150 euros. En tout, ce sont 1 867 euros que les chasseurs de Grand-Champ devront débourser.
Cette politique punitive illustre parfaitement l'absurdité et l'inhumanité de la chasse organisée. Plutôt que de promouvoir une cohabitation respectueuse avec la faune, le système de chasse institutionnalisée encourage la violence et la destruction. Les amendes infligées aux clubs de chasse pour ne pas avoir atteint des quotas de prélèvement rappellent une logique de production industrielle, où les animaux sont réduits à des statistiques et des chiffres à atteindre.
Face à cette situation, les élus de la commune de Grand-Champ ont décidé d'apporter leur aide aux chasseurs pour surmonter cette épreuve. La commune a revu la situation et accordé une aide de 900 euros à la société de chasse, couvrant ainsi la moitié de l'amende.
Interrogée par les journalistes du Télégramme, l’adjointe en charge de la vie associative de la commune a exprimé son incompréhension face à cette sanction :
"La société de chasse a été punie d’une amende de 1 800 € car il n’y a pas eu assez de sangliers abattus. Nous trouvons cela particulièrement injuste, donc nous avons décidé d’aider la société de chasse à hauteur de la moitié de l’amende."
En plus de cette aide, la commune a décidé d’allouer une subvention supplémentaire à la société de chasse, en reconnaissance de leur engagement proactif dans l’entretien régulier des chemins communaux.
Cette situation soulève des questions sur la logique et l'éthique des amendes imposées aux sociétés de chasse pour ne pas avoir atteint des quotas de prélèvement de sangliers. Dans un contexte où la chasse est déjà un sujet sensible, ces mesures coercitives semblent contre-productives et injustes. Les chasseurs de Grand-Champ, avec le soutien de leur commune, espèrent que cette situation ouvrira un débat plus large sur les pratiques de gestion de la faune et les responsabilités imposées aux chasseurs.
Il est temps de repenser notre relation avec la faune et de remettre en question les pratiques violentes et destructrices de la chasse organisée. Les animaux ne sont pas des chiffres dans un tableau de quotas, mais des êtres vivants qui méritent respect et protection. La hiérarchie des clubs de chasse et des fédérations doit être réformée pour promouvoir des méthodes de gestion de la faune plus éthiques et durables, mettant fin à cette logique punitive et inhumaine.