Ce samedi 6 mai, l'arrêté interministériel qui prévoit de nouvelles règles pour les delphinariums a été publié au Journal officiel, après avoir été approuvé quelques jours plus tôt par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal.Mais surprise, alors que son contenu avait été dévoilé aux associations et aux professionnels en début de semaine, une nouvelle mesure d'ampleur a été ajoutée au texte en toute discrétion : la reproduction des dauphins et des orques captifs des parcs aquatiques français sera interdite.[caption id="attachment_34852" align="alignnone" width="1024"]
La femelle Femke et son fils, Ekinox, au delphinarium du Parc Astérix, en 2015. Source : Audrey Ricq[/caption]
SelonLe Monde, qui rapporte les faits, cette mesure a étéajoutée "au tout dernier moment" par Ségolène Royal qui n'aurait averti ni les associations de défense des animaux ni les professionnels. Ces derniers se seraient dits "stupéfaits" et "en colère", toujours selon le quotidien.[caption id="attachment_1144" align="alignnone" width="1024"]
L'orque Valentin, décédé en 2015 au Marineland d'Antibes. Source : Nice-Matin[/caption]Du côté des associations, la surprise est ainsi très vive. Le collectif C'est Assez !, qui milite pour la fin de la captivité des grands mammifères marins et avait pris part aux échanges autour de l'arrêté, qualifie ce revirement d'"incroyable coup de théâtre" et salue "unmoment historique, une journée à marquer d'une pierre blanche".L'association One Voice, également très impliquée sur cette question, a salué quant à elleune "immense victoire".https://twitter.com/onevoiceplanet/status/860811916368904192L'interdiction de la reproduction des animaux est accompagnée d'une interdiction d'échanger des animaux avec d'autres parcs, une pratique très répandue dans le secteur. Combinées, ces deux mesures signent donc la fin programmée des delphinariums en France à moyen terme.[caption id="attachment_8751" align="alignnone" width="1024"]
Une orque de parc américain Sea World, en Floride. Source : PETA[/caption]
De leur côté, les professionnels du secteur ont affiché leur colère et leur incompréhension.Rodolphe Delord,président de l’Association française des parcs zoologiques et directeur du zoo de Beauval, explique :
Nous ne comprenons pas cette décision, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation. On avait obtenu un arrêté de très haut niveau avec des avancées. Mais l’interdiction de la reproduction va à l’encontre du bien-être animal car ces animaux sont faits pour se reproduire. Et vous imaginez dans quel état se trouve le personnel qui travaille avec eux ?
Rodolphe Delord ajouteque les parcs aquatiques feront certainement le strict minimum pour améliorer les conditions de vie des animaux. "On ne peut pas leur demander à la fois de faire des travaux, des investissements importants, et à la fois d’arrêter leur activité", précise-t-il.[caption id="attachment_1172" align="alignnone" width="1024"]
Un orque au parc aquatique Sea World d'Orlando, aux États-Unis. Source : Jo-Anne McArthur[/caption]
Parmi les mesures phares de l'arrêté,figurent notammentl’augmentation d’au moins 150 % de la taille des bassins (entre 2 000 et 3 500 m² contre 800 m² actuellement), l’interdiction du chlore dans le traitement de l’eau ou la mise en place d’équipes de soigneurs spécialisés.Plusieurs pratiques génératrices de stress pour les animaux sont également interdites, comme "l'échouage" des cétacés sur le bord des bassins ou les contacts directs entre les animaux et le public.[caption id="attachment_4816" align="alignnone" width="810"]
Une orque du parc américain Sea World, en Floride. Source : Sea World[/caption]La France compte quatre parcs qui détiennent des cétacés : le Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes), les zoo Planète sauvage (Loire-Atlantique), le parc Moorea Dolphin Center (Polynésie française) et le Parc Astérix (Oise).[caption id="attachment_34853" align="alignnone" width="1024"]
La femelle dauphin Femke, captive du Parc Astérix, dont l'état de santé serait alarmant, selon l'association One Voice. Source : Parc Astérix[/caption]Cette avancée majeure intervient au moment où l'association One Voice tire la sonnette d'alarme au sujet de Femke, unefemelle dauphin qui est en train de se laisser mourir au Parc Astérix. Pour en savoir plus, cliquez ici.
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