Florian Tournade, président de l’antenne creusoise de Coordination rurale, un syndicat agricole, a déclenché une vive polémique, à la fin du mois de janvier, en déclarant que la seule solution contre le loup était d'abattre les individus, comme le rapporte le magazine The Huggington Post.
Florian Tournade, président du syndicat Coordination rurale dans la Creuse, appelle publiquement à commettre des actes illégaux. @Prefet23 @barbarapompili @b_abba Les autorités vont-elles réagir face à ce délinquant et faire appliquer la loi ?
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— Hugo Clément (@hugoclement) January 23, 2022
Il a ainsi déclaré, au micro de France Bleu Aquitaine :
La seule solution contre le loup, c'est le poison et le plomb. Nous, on invite les agriculteurs à prendre leur fusil de chasse et, quand ils voient un loup, de le tuer et de le faire disparaître. Et de ne rien dire.
Or, il est interdit en France d'abattre le loup sans autorisation : il s'agit d'une espèce protégée. Toute personne braconnant un loup s'expose à trois ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende. Les déclarations de Florian Tournade interviennent après plusieurs attaques de loup dans la Creuse. Les agriculteurs ont alors été autorisés par la préfecture à pratiquer des tirs d'effarouchement (qui ne doivent pas entraîner la mort de l'animal). Le syndicaliste est allé encore plus loin en précisant que la Coordination rurale "rembourserait le plomb et le sac de chaux" pour tuer les loups.
Face à de tels propos, la réaction ne s'est pas fait attendre. Bérangère Abba, secrétaire d’État en charge de la Biodiversité, a déclaré sur Twitter :
Au-delà de l’image surréaliste d’un représentant syndical prônant l’usage des armes et la dissimulation de preuves pour s’affranchir des règles de droit, tuer ou appeler à tuer une espèce protégée est illégal et constitue un délit.
Suite aux propos de Florian Tournade @coordinationrur sur @F3Limousin appelant à abattre les loups, nous allons déposer plainte pour incitation à commettre une destruction d’espèce protégée! #FauneSauvage https://t.co/3JCItXUDdR
— One Voice (@onevoiceanimal) January 23, 2022
De son côté, l'association One Voice a indiqué son intention de porter plainte pour complicité par incitation à la destruction de spécimens d’une espèce animale protégée et provocation à commettre un délit par voie de presse au tribunal judiciaire de Guéret.