Selon un sondage effectué par YouGov pour le magazine Huffington Post, une majorité de Français se prononce pour l’interdiction totale de la corrida dans l’Hexagone. En effet, d’après les chiffres de l’enquête, réalisée entre le 31 octobre 2022 et le 2 novembre 2022, sur un panel représentatif de 1004 personnes âgées de plus de 18 ans, 63 % se prononcent pour l’abolition de la pratique.
Cette volonté semble par ailleurs dépasser les clivages politiques, puisque 65 % des sympathisants de la NUPES souhaitent la disparition de la corrida, 62 % chez le Rassemblement national, 59 % chez Renaissance et 57 % chez les Républicains.
Le 24 novembre 2022, un texte, emmené par le député de La France Insoumise, Aymeric Caron, devrait être examiné pour interdire la corrida. Cependant, le succès est loin d’être garanti, car le texte ne se trouve qu’en quatrième position de la niche parlementaire des Insoumis, qui permet aux députés LFI de présenter leurs propositions de loi. En d’autres termes, le texte a assez peu de chances d’être examiné, et donc d’être validé.
Dans l’Hexagone, la maltraitance animale est punie par la loi, y compris la corrida. Alors pourquoi est-elle encore possible. Tout simplement parce qu'elle jouit d’une exception, notée noir sur blanc dans le Code pénal. Elle la doit à un alinéa en date de 1951, qui fait de la corrida « une tradition locale ininterrompue ». Elle est donc tolérée et autorisée dans les zones géographiques (le sud de la France) où elle est pratiquée depuis des siècles, mais parfaitement interdite sur le reste du territoire.
Les associations de protection animale militent depuis des années contre la corrida, qui résiste pourtant toujours. Et ce, alors même qu’une grande partie de la population française désapprouve la pratique et la juge cruelle.