La chasse aux chamois a repris le 11 décembre 2021 dans le département des Alpes-Maritimes. Mais les opposants à cette pratique sont bien décidés à faire entendre leur voix, comme le rapporte le site d'informations France 3.
La Fédération de chasse a réussi à obtenir la modification de la date de la période autorisée en la faisant passer sur la période de reproduction. À l'origine, la chasse devait se dérouler du 12 septembre au 29 novembre. Elle pourra désormais reprendre à partir du 11 décembre jusqu'au 9 janvier 2022.
Pour Laure Scarzello, secrétaire de Vigilance Mercantour, cette décision est incompréhensible. Philippe Bourges, président de l'association, ajoute :
Le chamois deviendra une proie facile car il lui sera plus difficile de fuir dans la neige sur laquelle il se voit de loin.
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Laure Scarzello poursuit :
C'est beaucoup plus facile d'aller chercher un beau chamois quand il y a de la neige, après le rut, et qu'il est fatigué. Ça fait un bien meilleur trophée. La viande de chamois est immangeable après le rut.
Le député Loïc Dombreval, très engagé dans la protection animale, a lui aussi dénoncé cette décision. Il craint que la population de chamois, qui ne remonte pas depuis les années 2000, finisse par disparaître complètement. Le site du parc national du Mercantour affirme cependant que "le chamois est en bon état de conservation dans les Alpes françaises et dans le Mercantour".
Pour les chasseurs, pas de quoi s'inquiéter. Jean-Pierre Caujolle, président de la fédération départementale des chasseurs, a ainsi déclaré :
On a diminué de 30 % le plan de chasse aux chamois. On a fait ce qu'il fallait faire. [...] On ne sait pas si [le faible taux de chevreaux] est lié au réchauffement climatique ou à la prédation du loup.
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Philippe Bourges balaie l'argumentaire :
J'habite dans les montagnes. C'est une réalité : les chamois, on en voit que dans le parc, où ils ne peuvent pas être chassés. Ce n'est pas la faute d'un prédateur naturel comme le loup. Il y a un autre prédateur : c'est l'homme.
Laure Scarzello conclut :
Pourquoi ne pas simplement baisser les taux d'attribution, plutôt que de d'augmenter la période de chasse ? On ne dit pas que la chasse est responsable de tout. Mais, alors que la fauve sauvage est en grande difficulté, il faut se poser la question : quelles seront les conséquences des actes que l'on fait aujourd'hui ?