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2000 dauphins sont sur le point d’être massacrés dans la baie de l’horreur. Une mobilisation mondiale se met en place

Publié le
4/9/2017

Après un répit de quelques mois, la terrible chasse aux dauphins de la baie de Taiji, au Japon, a repris le 1er septembre. Jusqu'en mars, des milliers de cétacés seront rabattus vers les côtes par des bateaux de pêcheurs, avant d'être pour la plupart massacrés. Les autres seront vendus à des aquariums, où ils finiront leur vie dans de minuscules bassins.

Source : The Inertia

Cet abattage massif parfaitement orchestré se fait avec l'aval des autorités japonaises et dans l'indifférence quasi-généralisée de la population. Le gouvernement nippon interdit toute présence aux abords de la baie, pour empêcher la venue d'activistes – au demeurant peu nombreux.

Source : National Geographic

Des nouvelles méthodes d'exécution moins sanglantes, mais tout aussi violentes

Les méthodes d'abattage sont particulièrement barbares. Après avoir repéré un groupe de dauphins, les bateaux les repoussent vers la baie, qui est ensuite fermée à l'aide de filets : les animaux sont ainsi retenus prisonniers. Les pêcheurs enfoncent ensuite une tige métallique dans la colonne vertébrale du cétacé, puis rebouche le trou à l'aide d'un bouchon. Leur but ? Empêcher le sang de couler.

Source : TheDodo

En effet, jusqu'en 2009, les chasseurs utilisaient la méthode du harponnage. Les dauphins se vidaient de leur sang, et l'eau de la baie se teintait alors de rouge. La sortie du documentaireThe Cove (La baie de la honte, en français), de Ric O'Barry, qui a troqué son costume de dresseur de dauphins – notamment de "Flipper" – pour celui d'activiste engagé, a changé la donne en alertant l'opinion internationale sur le sort réservé aux animaux de Taiji.

Source : AlloCiné

Si les méthodes se sont transformées, les résultats restent cependant les mêmes. Le sectionnement de la colonne vertébrale ne provoque pas toujours une mort instantanée, et certains cétacés sont hissés vivants sur les bateaux, avant d'être dépecés. D'autres se noient tout simplement ou viennent échouer sur les rochers, où ils agonisent lentement.

Source : Ric O’Barry’s Dolphin Project

Les pêcheurs, qui utilisent la pêche au rabattage, évoquent la tradition ancestrale pour justifier le massacre. Si la chasse à la baleine et au dauphin n'est pas un phénomène nouveau et est même documentée de manière historique, la méthode du rabattage, et donc de l'abattage à grande échelle, est née dans les années 1970.

Le gouvernement japonais complice

Des quotas sont établis chaque année pour déterminer le nombre d'animaux à abattre. Officiellement, la chair des cétacés tués est destinée à la consommation, et se retrouve dans de nombreux supermarchés ou cantines – parfois sans que les consommateurs aient véritablement conscience de la nature de la viande. Cette distribution est orchestrée par le puissant syndicat de pêche japonais, l'Union des Pêcheurs, responsable de la chasse de Taiji.

Source : The Cove

Pourtant, la réalité de la consommation de viande de cétacé au Japon est bien loin des déclarations grandiloquentes de l'organisation. Très peu de Japonais en consomment, d'autant que la chair des cétacés tués est particulièrement chargée en mercure, un métal nocif pour la santé. L'OMS, dans un rapport de 2008, mettait déjà en garde les populations.

Source : The Cove

Le Ministère de la Santé japonais est lui-même très au fait de cette information, puisqu'il déconseille aux enfants, aux femmes enceintes et aux personnes âgées de manger de la viande de baleine ou de dauphin.

Le prix à payer pour divertir le grand public

Les réelles motivations de la chasse sont ailleurs et prennent racine dans une industrie très lucrative : celle des aquariums et autres parcs marins. Tous les animaux ne sont en effet pas massacrés et certains sont sélectionnés pour être vendus à prix d'or. Un dauphin mort se monnaie à 500 dollars (420 euros), un prix dérisoire. Un animal vivant destiné à un aquarium ? 30 000 dollars, soit un peu plus de 25 000 euros.

Source : Dauphin Libre

On comprend ainsi très rapidement l'intérêt des pêcheurs de Taiji à faire perdurer cette "tradition". Les aquariums qui décident d'acquérir les animaux de la baie ne sont pas contrôlés par laWAZA (World Association of Zoos and Aquariums), organisation qui chapeaute les zoos et les aquariums au niveau mondial. Elle interdit formellement d'acheter un cétacé de Taiji, mais cela n'empêche pas des établissements chinois, notamment, de se porter acquéreurs des animaux.

Source : Inhabitat

En 2015, la branche japonaise de la WAZA, la JAZA s'était désolidarisée des pêcheurs de Taiji en interdisant à son tour l'achat de cétacés en provenance de la baie par les aquariums du Pays du Soleil Levant. Malheureusement, cette décision n'a pas mis un terme au massacre.

Une mobilisation internationale grandissante

Cependant, la gronde au niveau international se fait de plus en plus forte. Jusqu'à très récemment, des membres de l'association Sea Shepherd se joignaient chaque année à Ric O'Barry pour se rendre aux abords de la baie, malgré l'interdiction de les autorités japonaises, et au risque d'être arrêtés. Malheureusement, les bénévoles sont désormais interdits de séjour.À l'occasion de la reprise de la chasse, Sea Shepherd rappelle que les dauphins capturés et destinés à l'industrie du divertissement sont bourrés de médicaments et contraints de faire des tours pour recevoir de la nourriture. Le grand public participe ainsi, sans le vouloir, à entretenir ce cercle vicieux, qui ne peut être brisé que par une prise de conscience générale et un refus global de toute forme de captivité.

Source : Common Dreams

Des manifestations, comme le Japon Dolphin Day,sont organisées chaque année début septembre pour dénoncer le massacre de Taiji. Sur son site Internet, Ric O'Barry donne lui-même quelques précieux conseils(page en anglais) pour tenter de mettre un terme à cette pratique.La volonté de changement doit cependant venir du grand public. Tant que des gens se rendront dans ce genre de parc, tant que la demande restera importante, la baie de Taiji continuera à se teindre de rouge, et des dizaines de dauphins seront envoyés dans des mouroirs, pour le bon plaisir des spectateurs.Vous pouvez soutenir l'association Sea Shepherd dans sa lutte pour la conservation des océans en cliquant ici pour faire un don. N'hésitez pas non plus à signer la pétition pour demander la fermeture du parc Marineland et la remise en liberté des animaux dans des sanctuaires côtiers adaptés.

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